Début 2009, Un break new yorkais. Près de 3 mois d'un quotidien différent. A lucky break, indeed! et le retour...........

samedi 10 octobre 2009

lundi 13 avril 2009

Hi there !

Dernier message adressé du sol US ! je suis à JFK pas loin de la porte d'embarquement, la 7. Une fois de plus les formalités se sont déroulées sans problème. Une fois de plus des contacts agréables avec les personnes en charge d'enregistrer, de récupérer les bagages, de servir des boissons et des chips salt and vinegar. Une fois de plus, je traverse cette journée avec bonheur. Avec aussi un pincement au coeur. J'ai beau me dire que ce que j'ai emmagasiné embarque avec moi, j'ai beau me dire que je reviendrai, que Paris, les amis et la vie "normale" me manquent aussi, j'ai beau me dire que je finirai par gâter un plaisir aussi rare en le prolongeant... j'ai beau... je suis bel(le) et bien accrochée au mode de vie new yorkais et à son écrin.

Anyway! Je vais rester encore un peu sur mes derniers jours et leurs rencontres. Vendredi, les ateliers de Greenpoint et celui de Paul. Ses paroles et nos échanges sur la manière dont il alimente et provoque sa créativité de peintre et de photographe, sa grande sensibilité et son intelligence de relations. De samedi, pluvieuse et grise, je garde la lumière rasante de fin de journée, celle que je préfère, douce et apaisante une fois la pluie arrêtée. Toutes les couleurs qui reviennent, les nuances urbaines qui retrouvent leur relief. Dimanche. Réveil à regret, le départ est dans ma tête. L'après-midi à se promener. Manger un Pretzel, prendre un café très allongé et très chaud. Affronter des rafales de vents terribles et encore glaçantes. Passer à central park. Ne regarder finalement que les arbres en fleurs et les bourgeons qui restent à s'épanouir comme un jardinier démissionnaire. Se dire que la prochaine fois je viendrai en été ou en automne. Manger un dernier cheese cake.
Aller à l'Iridium pour le 1er set. Y être en avance, mais il y a trop de vent pour attendre dehors ou continuer à se balader. Choisir le Talisker une fois encore. Discuter avec mon voisin de bar, Britton qui vient juste d'emménager à NYC. Sympathie immédiate. Saluer Javon Jackson comme promis dans les mails échangés. Talentueux, sympa et en plus de l'humour... difficiles ces rencontres ! S'accorder avec Britton sur le fait de rester pour le 2e set, et dernier de la série des 5 soirs de cette formation "ad hoc". Discuter de la nouvelle Orléans, d'où il arrive, en attendant. De nos métiers respectifs (pilote d'avion est quand même beaucoup plus simple à expliquer !). De mes adresses à NYC. De ses a priori. Saluer Ann qui est venue. Fidèle à elle même. Une reine. Elle me demande mon adresse à Paris, quand elle viendra. Elle m'épate avec ses 2 béquilles, ses yeux de 20 ans, son sourire mature et son esprit universel.

Le 2eme set est juste fabuleux. Cedar Walton, Buster William et Jimmy Cobb, en pleine forme, ainsi que Javon Jackson sont au plus juste de leur construction. Le plaisir est palpable. L'audience est limitée. Privilégiée. Encore.
Le set terminé, tout le monde se retrouve au bar. Britton est au milieu de certains de ses "dieux". Tous sont accessibles, agréables, sympathiques. Javon repasse également. Il m'envoie au plus tôt par mail la salle où il passe à Paris cet automne. L'invitation est lancée pour un dîner. Nous verrons bien à l'automne.

Après une nuit courte, terminer les bagages. Passer à la laverie automatique mui latino. Il fait beau.
Faire mes adieux à Tamara, Jay, Anderson leur fille, et Sophia l'autre locataire. Même Lili, le chat mal nommé, passe par là. Je dois promettre de passer les voir la prochaine fois que je viens à NYC. Nous nous disons plein de choses agréables.
Le taxi commandé par internet est là avec un peu d'avance.
Jay descend la grosse valise qui pèse un âne mort.

Je monte dans la voiture.
Après 10 mn le menton tremble un peu. Je souffle un coup, souffler encore une fois. Je mets mes lunettes et l'émotion se cache aussi.

Be a part of it !

Catherine

vendredi 10 avril 2009

Commencer a prendre son envol ...


Je profite que la connexion internet soit rétablie dans ma "niche" de Staten Island, pour partager rapidement quelques uns de ces last moments in NYC.

Ce jeudi, le ciel était clair et la température finalement clémente (ce qui m'a valu d'améliorer les streep tease à l'endroit et à l'envers que je suis capable de faire en un temps record dans les restrooms les plus exigües de cette belle ville à température si variable !).
Il y a un peu plus de 2 ans, je me suis fait la promesse de ne pas laisser passer un printemps sans avoir fait quelque chose de nouveau, quelque chose qu'habituellement on remet à plus tard, quelque chose dont on suspend l'envie.

Cette année, ce sera (et je mets de côté le break, le temps pour moi, etc), ce sera donc un baptême en hélicoptère.

Me voici donc qui débarque, la démarche assurée et le talon conquérant au desk pour prendre un billet. Première déconvenue, on m'annonce que tout est booké et que ce sera pour vendredi. Je me fais finalement à cette idée. Quand, au moment de réserver pour vendredi: 1 place reste libre à 16 heures, aujourd'hui, pour un tour de 20 mn: YYEESSS !

Je dois revenir à 15h30, ce qui me laisse 3 heures à tuer, ou plutôt à vivre, dans le quartier financier et alentours.
A 15h30 pétantes après un peu de balade, de shoping, un "restrooms streep" pour enlever un pull (voir plus haut) et un déjeuner vraiment pas terrible: me voici !
Là, l'organisation est quasi militaire: répondre à son nom, se mettre en ligne etc . Je suis d'office baptisée la "and one woman", ce qui me vaut de sympathiser immédiatement avec un couple d'anglais . Ils sont aussi amoureux qu'un couple adultère en vadrouille, ce qui me les rend instantanément sympathiques. Nous serons 7 sur ce vol: moi "and one woman", le couple d'anglais et un couple russe accompagné d'un marmot d'env 3 ans dont j'ai défini assez rapidement le degré de pénibilité, mais toujours pas le sexe. Finalement, le marmot restera tranquille, si ce n'est la capacité à pousser des espèces de cris, par saccade, dans les micros des casques avec lesquels nous communiquons dans l'appareil.

Je suis la première à monter dans l'hélico et, "and one woman" oblige: j'ai la place du copilote ! (quand on a de la chance...)
A partir de là, après avoir dit bonjour à Phil notre norvégien de pilote, j'accroche un sourire à ma bouche, je colle mes paupières aux sourcils, je suspends mon coeur à mes lèvres, et je prends un plaisir fabuleux à cette balade.
Je n'aurai pas de mots pour tout expliquer.
Pour les yeux, vous avez un album spécial de photos (le lien est en haut).
Pour tout le reste, vous aurez tous certainement en tête, une émotion personnelle qui se rapproche de celle-là. Imaginez en une qui soit une découverte et familière à la fois, qui mixe réserve prudente et intimité. Vous y serez.
J'ai juste assez de mes yeux pour emmagasiner ces images, juste assez de sens pour capter cette sensation de vol encore inédite, et pas assez d'esprit pour recevoir tous les échos que cela provoque dans mes souvenirs.
C'est magnifique !

Je passe le reste de l'après midi à me balader, quelques courses et un passage au cyber café pour les mails et prendre de bonnes nouvelles. J'en profite pour réserver mon taxi de lundi.

Il est près de 20 heures.
Sur times square, je passe à l'Iridium, le club de jazz dans lequel passe Javon Jackson jusqu'à Dimanche. Il n'y a pas trop de queue.
Je m'installe au bar. C'est un bar d'habitués, 4 places. Je dois à une broche avec une grosse fleur qui plait beaucoup à Nina, une des 2 habitués déjà présente, aux premiers mots et regards échangés, et au fait de commander un Talisker sans glace, d'êre acceptée par ce petit groupe et (et c'est important) par le barman.
Arrive alors Ann, la 3ème habituée. Sur ses deux béquilles, habillée en rouge et noir, un chapeau cloche rouge, une coupe carré court blond blanc, un rouge a lèvre écarlate, et un sourire somptueux. Ann et Nina se saluent, Nina me présente et voila, ce n'est pas si compliqué. On s'amuse ensemble du fait que Nina soit aussi mon "nickname".
Ann est une fan de jazz, elle "est dans sa musique". Quand je lui dit qu'elle a un sourire extraordinaire, elle me remercie, comprend ce que je veux dire, et me dit qu'elle aime la vie. Ann doit avoir dans les 75 ans, peut être plus, d'une élégance parfaite à tout point de vue, sachant retrouver dans les passions du moment toutes celles qui l'ont portée.

Nous savourons notre set, avec Cedar Walton, Javon Jackson, Buster William à la basse et Jimmy Cobb.
Toujours du bonheur.
Nous nous donnons rendez-vous dimanche avec Ann, Nina ne sera pas là, peut-être pas, elle va voir. Je resterai certainement pour les 2 sets. Ce sera ma dernière soirée à NYC, pour ce séjour.

Deux fois plus de jazz, et, "an other Talisker, the same please".


Enjoy !


(le temps presse maintenant - j'ai à peine relu ce message - 1000 pardons pour les fautes, mais est ce vraiment le principal ?)

mercredi 8 avril 2009

.... .... ....

Petite panne internet a la maison de staten (eh oui, meme ici !!).
Peut-etre que le prochain article sera parisien: today J-5 !
Merci pour vos messages. Continuez a me les envoyer: cela facilitera et le depart, et le retour !
( nina.borde@laposte.net )

I kiss you, and Enjoy !!!!

lundi 6 avril 2009

Freaks, Hot Dogs and Nostalgia: Coney Island



Dimanche 5 avril, dernier soleil sur les prévisions à 10 jours de weather.com : direction Coney Island, la plage, l'air.
Mille autres choses étaient au rendez-vous. Mille détails, mille écailles dans les peintures des enseignes, mille cabosses sur les manèges, mille planches fendues sur la promenades, mais autant de milliers de reflets qui ont éclipsé ce dernier soleil.


J'ai passé cette journée comme dans un livre. Maître de mon rythme, mais guidée avec science. La science d'une vieille dame qui tente de garder des allures de jeune fille en échappant (par quel miracle?) au ridicule et à l’apitoiement.
C'est un petit joyau. Une exception.


A 50mn de Manhattan par le metro, au sud de Brooklyn: une ville entre 2, entre 2 époques, entre ville et plage, entre fête et commerce, entre abandon et vitalité.
Les peintures murales ont la gaité et la beauté des peintures africaines, faussement naïves, vraiment touchantes et généreuses. Les sirènes sont légions. Elles sont un peu l'emblème de coney island. Le défilé des sirènes avec l'élection de sa reine de beauté et de son poséidon (ou neptune... I forgot) marque le début de l'été - que ce soit ou pas de 21 juin.


La fête foraine avec les manèges, la grande roue, l'automate Grand'ma qui distribue des cartes de prédictions pour 1 quarter, le bras de fer, les stands de steeple-chase, de pistolets à eau : tout dans cette fête appelle un sourire au premier abord, et très vite, parce que c'est simple, appelle juste la fête.
Grand'ma m'a promis un avenir radieux. Alors, j'évite tout de même le grand 8 en bois, le fameux Cyclone que l'on a vu dans tant de films. Grand'ma n'est peut-être pas fiable à 100% (ce qui n'est pas le cas des hauts le coeur et peurs des chutes dans le vide, qui eux, me sont promis sans aucune hésitation possible). J'évite donc le cyclone et me lance sur la grande roue avec, petite extravagance, lançons-nous, une nacelle qui swing (à peine le souffle suspendu, très loin des apnées hurlantes du grand 8).
Sortie de la fête, promenade le long de la plage.
Le groupe des "polar bears" se baigne, et c'est passablement marbré que tout ce petit monde rejoint la terrasse d'un des bars de plage. Celui-là même où je déjeune, boudant (quelle chance) le parrain des hot dogs, le fameux, l'incontournable, le redoutable, le calorigrandiloquantesque Nathan's.
Mes collègues de terrasse sont vraiment sympas. Tout le monde se connaît ou presque (moi par exemple... je fais un peu fève dans le gateau). Ca rit, apostrophe, bâche, s'embrasse. Je dois avoir une bonne tête et un regard sur eux qui leur va, car j'ai droit à des sourires d'abord et des échanges ensuite. Vraiment gentils. Les femmes sont en maillot tout coups de soleil dehors, les hommes sont torse nu, ce qui me donne un aperçu des tatouages. On est loin des peintures faussement tribales et esthétisantes des torses épilés de nos adonis des littorals. C'est du vrai tatouage avec plein de dessins et des messages. Ce sont des torses normaux, avec tout l'éventail des poignées d'amour (c'est tout ce que je leur souhaite), à la franche bedaine qui circonflexe dans le dos.
Un me fait rire, et le tatoué en rit aussi, reconnaissant qu’il a fait là une belle connerie, "but 'it's to late, and my mother love it!". Il a un cercle comme un soleil assez large autour du nombril, avec made in NYC et 1963 d'écrit. Très loin des faux maori et autres idéogrammes. Dans le dur !
Dans le dur et dans l'esprit de Coney Island.
Les tatoueurs faisaient partie des stands des foires. Juste à côté des bars à bière. Ceci expliquant certainement cela. Ce que me valide mon « made in » qui était bien complètement cuit quand il s’est fait estampiler.

Autre monument: le freaks show.
Le film freaks m'a toujours fasciné. La femme à barbe, le plus petit homme du monde, la femme tronc, les siamoises dansantes, l'avaleur de sabre, le mangeur de verres, l'homme lézard... le fantasme au 15ème degré, l'humour à la frontière de la frousse bleue, la curiosité malsaine au bord du déni. Le bâtiment est un vrai catalogue de bonimenteur, une leçon de genre.
Malheureusement le show est encore fermé. je dois me contenter des peintures, du film du musée (musée génial), de photos et d'affiches, et de l'équipe du gift shop et du bar: tatouée, piercée, et tout aussi gentille que les tatoués nageurs, les sirènes des bars sans écaille, et autres dragueurs des planches.
J'ai un mal de chien à prendre le métro du retour.

Finalement je m'y résous. Et comme la journée est encore belle arrivée à Manhattan, je file au park, au spot des rollers, pour profiter de la dernière heure. Encore une heure.L'après-midi ici aussi a été magistrale et j'arrive un peu au paroxysme de la fête. Je retrouve mes fétiches: le vieux cubain, la patineuse chorégraphique, Goliath et tous ses abdos, la latino caliente, etc etc. Il y en a même une nouvelle, directement baptisée Falbala, certainement la plus gracieuse hulla hoopeuse de NYC.
Okay, il n’est certainement pas cubain, la latino est une « fille bien », Goliath a de vrais abdos mais aime les pancakes, et Falbala a peut-être la voix pointue et nasillarde si désagréable de certaines new yorkaises. J’ai tout inventé autour de ces surnoms, c’est comme cela qu’ils me sont devenus familiers. Mais merde, ils vont me manquer ces moments de folies contagieuses et directes.
Je traîne dans les rues encore douces de la chaleur de l'après-midi. Le jour passe. La nuit se lève derrière les néons. Je marche encore. I feel full, I feel blue. Je m'engueule de sabrer cette journée avec mes états d'âme de sentimentale à 2 pences.
Je retombe presque par hasard sur un restau de sushi déjà pratiqué. Un sushi bar agréable, des prix qui vont bien et on a le droit de rester décontracté. Je me régale de sashimi d'une fraîcheur et d'un goût parfaits. Derrière le bar, le travail de coupe et de préparation des sushi a un pouvoir hyptnotisant.
Un verre de chardonnay là-dessus et la petite boule qui s'était logée dans ma gorge finit par prendre un peu de légèreté. Très doucement elle prend même des allures de boules à miroirs, de boule de bal.

Mais elle est toujours là cette boule, avec ses miroirs, qui tourne doucement dans la gorge sur le ferry du retour. Et ce matin, elle tournait encore.

Kisses

PS: En cadeau , une petite vidéo faite, rien que pour vous, avec mes photos de coney island (ne cherchez pas le tatoué, je ne l'ai pas photographié) et pour vous accompagner en musique Etta James.
D'autres photos toujours sur facebook: les liens sont en haut pour y accéder directement.












samedi 4 avril 2009

Les éléments se déchaînent



Bulletin météo de samedi 4 avril:

STRONG WEST TO NORTHWEST WINDS WILL DEVELOP BEHIND A COLD FRONT TONIGHT. BY EARLY MORNING... WINDS WILL INCREASE TO 25 TO 35 MPH... WITH GUSTS UP TO 45 TO 50 MPH AT TIMES.WIND WILL REMAIN STRONG THROUGHOUT THE DAY... AND BEGIN TO DECREASE IN THE LATE EVENING HOURS.PRECAUTIONARY/PREPAREDNESS ACTIONS... A WIND ADVISORY IS ISSUED WHEN SUSTAINED WINDS OF 31 TO 39 MPH... OR GUSTS OF 46 TO 57 MPH... ARE EXPECTED OR OCCURRING. WINDS THIS STRONG CAN MAKE DRIVING DIFFICULT... ESPECIALLY FOR HIGH PROFILE VEHICLES. USE EXTRA CAUTION.

ce que je traduis par:
Des vents forts de ouest nord ouest se développeront derrière le front froid de cette nuit. Les vents vont augmenter jusqu'à 25 à 35 miles / heures (de 40 à 56 km/h) avec des rafales de 45 à 50 miles/heures (72 à 80 km/h). Le vent restera fort toute la journée pour commencer à baisser en fin de soirée.
Les alertes sont données pour des vents de 31 à 39 miles/heure, ou des rafales de 46 à 50 miles/heure. Des vents aussi forts peuvent rendre la conduite difficile, spécialement pour les véhicules hauts. Soyez extrêmement prudents.
J'ajoute que la température sera de 4 à 12degrés centigrades (de 39 à 54 farenheit)

ce qui, autrement dit, signifie que:
1) 1 miles est égal à 1,609344 kilomètre et °C = (°F − 32) /1.8
2) pour suivre la météo il faut parfois un dictionnaire et souvent une machine à calculer
3) vu comme ça souffle déjà cette nuit, le bulletin paraît juste cette fois-ci
4) mes plans de demain tombent à l'eau : je n'irai pas à Coney Island voir trembler le grand 8
5) une nouvelle expérience se présente à moi: aurai-je le mal de mer sur un ferry ? ça se tente !
6) la météo de la fin de séjour promet d'être juste une horreur
et
7) GW aurait-il encore frappé ? ... et si ça continue comme ça mister O sera privé de voyage en europe !

vendredi 3 avril 2009

10 days ... 10 more days !




Pourquoi compter à rebours? Il faudra que ces derniers 10 jours soient comme la dernière minute du match de basket!

D'ailleurs pour me faciliter les choses, le printemps a enfin décidé de se montrer. Printemps pluvieux d'accord, mais les éclaircies sont magistrales et un rien de soleil laisse le temps filer moins vite.

Quand c'est le cas, comme hier, mon plaisir reste de passer à central park pour un concentré, pour une une essence de ces heures, de ces minutes. L'esprit capture chaque instant, s'y évade.
Les arbres fleurissent enfin, les collégiennes (pourquoi que des filles??) ont leur cours de sport dans le park, les jeunes mamans papotent arrimées à leur poussette, les plus âgées papotent aussi, mais tractées par leur chien, les rollers roulent, les "benchers" méditent sur leur banc et les écureuils engraissent à vue d'oeil.

Un saxo, Mickael Jacksons, une trompette, des guitares, le clic des médailles sur la boucle des laisses, les roulements à bille des skateboards, des oiseaux et des canards bien en voix, des gamins qui piaillent et raisonnent comme dans une piscine, un homme qui marche en vocalisant, le silence concentré d'une femme qui peint, le bruit sourd des roller blade et des vélos, le tchop tchop régulier des coureurs, et parfois des pieds qui traînent comme des ratures: l'empreinte sonore est une mosaïque.
Se poser sur l'herbe, fermer les yeux.
Et puis, un coup de vent qui perd de sa douceur, le ciel qui change, il est 17 heures. Je laisse derrière moi un peu d'herbe tassée.

Sur le chemin, une partie de frisbee géniale. Deux hommes, la petite cinquantaine, qui sont venus au park jouer avec leur assiette et se mettent à jouer ensemble. Ils jouent bien. Ils jouent tout court et c'est là ce qui m'arrête.
Un troisième les rejoint. Lui a tombé la veste, mais visiblement il n'était pas venu pour ça. Je suppose après coup qu'il était du staff d'une manifestation sur l'autisme: 150 poussettes avec des poupées dedans, chacune portant un body avec l'inscription "1 enfant sur 150 sera diagnostiqué autiste - apprenez les signes, suivi de l'adresse d'un site internet". C'est efficace et l'équipe qui est là pour informer le fait sans chercher à émouvoir, en sourires.
Donc, voici 3 gus qui jouent avec spontanéité, en se lançant des "splendid", "yeah", des "rubbish" et autre "shut". Le trio est si mal assorti et se régale tellement que je suis rejointe par d'autres qui les encouragent et plaisantent de leurs loupés. Cette spontanéité est fréquente. Parfois surprenante. C'est simple et direct. Souvent contagieux. Pas pour tout, d'accord, mais beaucoup plus tout de même ! Les New Yorkais ont un savoir vivre ensemble, "out door", qui me plaît et qui m'attache ici. Ce sont des moments de spontanéité, des discussions pour rien entre 2 stations, un respect et une politesse naturels sans rapport avec l'apparence, l'âge ou la couleur de ses cartes de crédit. Les premières confrontations aux injuries matinales du RER, aux menaces pour un pied écrasé, aux places grattées dans les files d'attentes comme si c'était une victoire, ces premières confrontations ne vont pas être simples. Chaque chose en son temps, et il me faudra juste éviter les heures de pointes, les WE et les jours de grève! ... ... ... LOL comme on dirait mort de rire ... ...

Allez, ce matin il pleut. C'est a priori parti pour la journée, avec orages et tout le toutim. Ce n'est pas une raison suffisante!

Rapide aperçu des autres moments passés: Une exposition d'orchidées hallucinante de variétés et de mise en valeur au jardin botanique de NYC, dans le bronx, avec des serres victoriennes de toute beauté et un parc remarquable. (spéciale dédicace à Francky: tu m'as manqué dans ces allées!). Une comédie musicale "les fantastiks" dans une petite salle genre café théâtre, drôle et vraiment bien jouée, avec le fameux "September ... try to remember when love was so tender .... ", mais sans café ! Les amis qui partent pour les vacances en France, et un coup de blues à l'idée de ne pas les revoir avant un bail. Une parisienne de passage et un beau moment passé à marcher, parler, profiter ! Un parisien loupé de peu.

Javon qui rejoue à NYC la semaine prochaine, ce qui promet une belle soirée jazz.

Une station de metro, ligne 1 à la 50ème rue, avec des mosaïques inspirées d'Alice au pays des merveilles. Le contraste est amusant, le contraste est tendre, entre la fraicheur des dessins et cette impression de vétusté que dégage le métro new yorkais.

Et comme dans Alice "elle essaya d'imaginer à quoi ressemble la flamme d'une bougie après qu'on l'a soufflée ".

kisses

vendredi 27 mars 2009

Knicks 102 - Magic 106 - fans +1

Lundi 23, direction Madison Square Garden pour le match de basket entre les Knicks de NYC et les Magic d'Orlando. Je n'ai jamais assisté à un match pro et pour une première je suis plutôt gâtée! Ce serait comme un 1er opéra à Milan, tenter la plongée aux Maldives, esquisser un tango à Buenos Aires ou aborder l'art du rond point place de l'étoile.
Après un après-midi entre filles, à shopper et discuter autour d'un thé, nous nous retrouvons devant le Madison Square Garden. Un monde fou, et toujours aussi mélangé - poussettes comprises ! Le filtrage à l'entrée est on ne peut plus efficace. On se repère très facilement à l'intérieur et moins de 10mn après être entrés nous sommes à nos places : en haut - au centre. Nous avons une vue complète. Le stade est plein. A côté de nous, une bande de copains se tasse pour rester groupés. Vu les gabarits, s'asseoir à 7 sur 6 sièges, c'est déjà une première victoire au crédit de NYC.
Coup d’œil sur le parquet : les équipes s’échauffent. Les spectateurs finissent de s’installer. Au final, autant dire que l’installation ne finit jamais car c’est un mouvement permanent de va et vient, d’arrivées et de départs, mais toujours avec « sorry » / « you’re welcome », y compris nos 7 lascars.
On me fait un rapide topo : les knicks sont en blanc, les magic en bleu, la partie se joue en 4 fois 12 minutes, les points se marquent par 1, 2 ou 3, tout le match se joue sur le 3e et 4e set.
Après un hymne entonné par une célébrité locale à la voix de stentor et une minute de silence pour j’ai oublié qui, c’est la présentation des danseuses (pompom sans pompons), des acrobates et des équipes. Et là, aucun doute permis, le public est new yorkais … le fair play n’est pas franchement de mise. D’ailleurs, ce n’est pas que le public, c’est également l’animation qui est pro-Knicks : quand ils marquent un panier musique pour les Knicks, rien pour les visiteurs, quand ils sont attaqués, affichage en grand sur les écrans de « De-fense » également scandé au micro et repris par le public et … rien pour les magic, quand le score devient serré ou s’inverse, encouragement pour les knicks et toujours rien pour les adversaires. Au moins cela a le mérite d’être clair et le public se lâche, plutôt bon enfant. Cela me rappelle un peu les corridas, plus on est haut moins les places sont chères et plus souvent le public est connaisseur, expressif, maniela formule qui fait mouche, ainsi que l’humour vachard et imagé.
A ma gauche, de l’autre côté de l’allée un petit groupe de supporters des magics est là et l’ambiance monte d’un cran.
Le premier set se passe sans étincelle et c’est la 1ère coupure. Les danseuses arrivent : des bras, des jambes, des cheveux qui s’agitent, des sourires qui font « gibbs » jusqu’au dernier rang et le reste moulé serré. Elles ont quelques minutes et aucune n’est perdue : respect !
Les acrobates surgissent, et là ça part de tous les côtés, fulgurants, sous les cris tout aussi spontanés du public.
Et le 2e set démarre. Ca s’agite un peu. Robinson rejoint les knicks sur le terrain. Il parait petit à côté des autres… une impression toute relative. C’est une bombe et il a une détente impressionnante. Le public commence à se concentrer sur le match vers la fin du set entre 2 pop corns, une gorgée de soda ou de bière, un hot dog… il y a aussi des pizzas, des barbes a papa, du café – le ventre du supporter ne sera pas vide et sa gorge ne sera pas sèche, qu’on se le dise !
La mi-temps arrive. Là, cérémonie exceptionnelle : remise des trophées d’honneur à des légendes des knicks, 1 par décennie. Les joueurs distingués sont présentés sur les écrans géants du temps de leur gloire, avec un commentaire fait par un speacker dans les mêmes intonations qu’un lancement de match de boxe. Ensuite, le joueur sort de l’ombre dans une musique assourdissante et sous les applaudissements du public. Le dernier joueur est maintenant dans le staff d’entraînement des magic, les adversaires du jour, mais il est accueilli sous un tonnerre de cris et de bravos. Le public lui appartient encore à cette gloire des 90’s.
Et, passé ce moment d’émotion, la foire recommence : danseuses, acrobates, distribution de pubs et jeux. Une fille qui doit marquer des paniers de plus en plus loin : 100 dollars par pallier et au 5e un abonnement + téléphone gratuit en prime – elle partira avec 400 dollars. Des lancements de pubs avec un « lance-pub » très comparable à un lance pierres XXL. Deux gamins qui s’affrontent à wear and drible : ils enfilent des fringues de joueurs, en avançant, et doivent dribler en même temps. Vu la taille, pas évident d’avancer sans se prendre les pieds dans le short !
3e set : nouveauté, quand les magic vont pour marquer un panier tout le public de ce côté a des grandes frites blanches gonflables qu’ils agitent et tapent l’une contre l’autre pour déconcentrer les lanceurs… je vous l’avais dit, pas de faux semblant et pas de fair play, on est à NYC dans l’antre des knicks !
Et le match continue – on crie « De-Fense » , on applaudit, la musique est omni présente. On craque finalement pour une bière pression (rousse irlandaise et blonde hollandaise) et des pop corns.
On est en plein dans le match ! Un grand black est filmé en train de danser dans les allées et déclenche les rires et « Yo !Yeh ! Man !» dans les gradins, forcément ça ne le calme pas – ni lui, ni ses supporters.
Le dernier set dure un temps fou : la dernière minute dure près de 20 minutes et s’achève sur une défaite des knicks.Le public sort un peu morose, le groupe à ma gauche est pété de rire et met en boite tout ce qu’il croise. Ca se bâche et les réparties fusent !
Je retrouve une partie de cette foule dans le métro, puis dans le ferry. La morosité de la défaite est de courte durée !

Donc c’était lundi ce match. Après un WE toujours délicieux entre amis avec notamment un tour à Ellis Island et sur la statue de la liberté. Le temps était parfait pour cette balade.
La dame verte est assez belle, et Ellis Island est une visite particulière et prenante si on prend le temps d’imaginer chacun de ces 12 millions d’arrivants. Chacun y va avec sa sensibilité, ses échos. Alors, forcément quand on a des émigrés dans sa famille, où qu’ils soient arrivés, l’écho marque sa trace.
L'émotion est personnelle. Pour une fois ce monument reste "sobre". Il permet de partager une histoire avec un angle plus pédagogique que sensationnel. On pouvait craindre le pire - cela a été évité.
Et puis, cette visite sur Ellis Island et sur l'île de la statue de la liberté permet de profiter d'un point de vue exceptionnel sur Manhattan.
La ville se dessine, et je suis toujours sous le charme de ses reliefs et de ses teintes.
Et non, je ne m'en lasse pas!
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Comité spécial en débarquant sur Manhattan : Spiderman est là. Ce n’est pas une attraction, pas de dollar attendu: juste pour le fun ! Peut-être un trader ravagé par la baisse de son bonus et une pénurie d’anti dépresseurs.
Je grimpe dans mon ferry, sous les bons hospices d’un évangéliste du Dimanche, très élégant et de retour de sa journée d’action pour sa paroisse.
Le reste très rapidement : une expo de photos en pre-view au Moma sur l’Ouest américain avec des clichés du XIXe et des contemporains.
Un tour au musée des comics avec une spéciale sur les watchmen.
Une virée au Century21: "the" magasin de soldes où on peut trouver une robe Ferré ou un Tshirt, des sacs griffés ou des foulards, pour hommes, femmes, enfants.Rien vu pour les animaux: étonnant...
C'est immense, et au royaume de la consommation débridée c'est un must!
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Croisé et écouté le temps de quelques morceaux, un chanteur de blues dans le metro accompagné à la guitare par un cowboy nippon impassible. Encore une de ces associations improbables.
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Et ce soir, jeudi, après une journée de pluie et de grisaille, un concert du pianiste Alexei Volodin au MET. Au programme Bach (Barrrr), Rachmaninoff, Ravel et Stravinsky. Trois rappels honorés chacun par l’interprétation d’une nouvelle pièce. J’étais venue pour ces compositeurs, et l’interprétation de Volodin m’a touchée.
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Du coup, la pluie était moins collante en sortant et le ciel plus clair. Le croirez-vous, le pretzel gras et salé et le café allongé pris sur le ferry de 23h30 étaient même délicieux.

What else ?

vendredi 20 mars 2009

So many things...


A peine 10 jours sans article et déjà la colère gronde... Hey, wait men, be cool: voici les news !
Dans l'ordre qui s'imposera au fil de l'écriture: china town a grignoté little italy mais les poissons sont frais dans ce village d'insoumis mandarins - les irlandais portent très bien la jupe et défilent à la ST Patrick - 2 comédies musicales très différentes Cabaret et Billy Elliot - les chantiers à la Fernand Léger - mon lutin de times square - rencontre avec un panda fatigué - Ca y est j'ai mon jean calvin klein - J'ai trouvé le copain évangeliste de notre hell's angel à vélo de la dernière fois - Peggy Malone était là à la St Patrick ... et les nains aussi !

Se balader à China Town, et ce qui va suivre est aussi bateau que peut l'être une jonque sur l'Hudson, mais j'assume la banalité: se balader à China town donc, est une destination en soit.
Cette partie de NYC est une enclave. Enclave ouverte, assez accueillante, et tout à fait accessible à qui connait le mandarin. C'est une partie très vivante de Manhattan, avec des commerces fréquentés, surprenants et déroutants aussi. A ce propos, si quelqu'un connait la recette des crapauds cela m'intéresse, par curiosité et ce n'est pas plus écoeurant que de s'imaginer en robe à manches ballons, en train d'embrasser leur peau gluante pour voir apparaitre un prince peut-être charmant et déjà habillé - ce que ne sont pas les crapauds, je vous l'assure! (4 causes de dépit et embarras dans cette vision - 4 dont les manches ballons).

Les bouddhas, les idoles, ont leur place naturelle dans les pharmacies, restau, fleuristes. Mc DO s'est également mis à la page des fois que ni le nom, ni le sigle ne soit reconnaissable... si ce n'est pas du market qu'est ce donc ?
Donc, China Town est à arpenter tous yeux ouverts, l'oreille affûtée sur cette langue pas toujours très mélodieuse, et les narines frémissantes prêtent à décrypter ce que l'oeil ne permet pas d'identifier. Et poc, comme dirait Kim ou Tan, donc Poc: au détour d'une rue on trouve une fève, uno fagiolo: le quartier italien ou du moins ce qu'il en reste.
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Moins vivant, moins habité. Ce sont des restaurants et pâtisseries: de quoi rassasier le touriste en mal d'europe et d'expressos, mais pas de quoi faire un quartier.

Le plus beau coin d'Italie que j'ai vu reste pour le moment dans le Bronx, St Hubert street. Certainement ma manie des marchés !
Mais, cette "fève" réserve quelques surprises quand on n'a pas envie d'être caustique - des surprises un peu désuètes et très commerçantes.

Petit tour à central park (ces petits tours au park me prennent comme ça, au milieu de la journée, comme au milieu d 'un chapitre)
Mes copains les skaters étaient là et une nouvelle Figura: un deuxième hell's angel à vélo, grand format, version évangéliste.
Ce qui est assez génial dans ces rencontres très improbables est qu'au delà de l'image qu'ils renvoient et qui déroute, certains ont l'air parfaitement bien intégrés, de travailler etc. Mais, et c'est un fameux mais, ils ont trouvé le moyen de préserver et faire germer leur grain de folie.

Je ne dirais pas la même chose de mon lutin de Times square qui lui est bien en marge. A contre courant. Mais relativement serein, vu de loin, dans sa folie douce.

Pour continuer dans le genre rencontre impromptue: le panda !
Donc c'est en fin de journée - je traîne du côté de battery park. C'est la deuxième journée depuis que je suis ici où le vent n'est pas froid, donc j'en profite pour me balader au bord de l'eau.
J'ai marché longtemps et les jambes commencent à tirer. Je suis un peu dans mes pensées.

Je vais pour traverser et en levant les yeux, je tombe sur un panda. Et le film s'enclenche...
Sa journée de travail est visiblement terminée. Il a un sac Duane Reade (vous savez maintenant: le drugstore), il a l'air fatigué au point de ne pas avoir enlevé son costume, ou au moins la tête... peut-être pas envie de se la trimbaler à la main... Cette peluche est assez touchante. J'ai l'impression de voir décuplées toutes les expressions de fin de journée que l'on trouve chez les "non" peluches. L'effet est le même que quand on voit un enfant avec un masque de fatigue et des cernes - on se dit que ce n'est pas un état normal, que la vraie posture, le vrai visage est tout autre.
Moi je traverse, je continue mon break de privilégiée. Je me retourne pour un dernier coup d'oeil et je me dis que l'effet panda reviendra ... I know it !

Le noir et blanc de ma peluche éreintée et incarnée est bien vite remplacé par une déferlante de vert.
Alors vert, Vert, comme dirait Muriel Robin.
Le vert de la verte irlande décliné sous toutes ses formes: drapeaux, boas en plumes, Tshirts, trèfles, stickers, colliers, serres-tête avec des ressorts et des machins verts au bout qui gigotent tout le temps, fanions, boutonnières en fleurs fraîches (ce fut mon choix), chapeaux, bonnets, foulards, écharpes, pins à message du type "Kiss me I'm Irish" ... vert vert vert ... .... ... vert !

Une déferlante: au moins 1 personne sur 5 dans le ferry qui porte du vert et bien plus à Manhattan vers la 5e avenue .
La St Patrick est limitée aux pubs en France. Ici c'est une énorme kermesse. Une marque d'orgueil et de fierté, d'appartenance, pour toute la population irlandaise et la fête pour tous.
On s'affiche Irlandais, on s'affiche de son pays, de sa région, de son village. Et comme l'a lâché Obama il y a quelques jours quand on lui a trouvé un branche irlandaise dans sa généalogie: cela aurait pu m'aider à Boston !

C'est un énorme défilé qui dure plusieurs heures. La 5e avenue est coupée pour presque toute la journée (imaginez la rue de rivoli plus les rues adjacentes). Chaque village, chaque congrégation a son cortège, et attend dans les rues perpendiculaires pour s'engager dans le défilé. Le cortège c'est: une bannière, des officiels, une fanfare (bagpipes et tambours), parfois des majorettes, puis suivent les "civils" de ce groupe souvent habillés pour l'occasion avec un pull irlandais, ou autre chose d'Irish. Ils sont là en famille, poussettes et chaises roulantes, chaussures de sport et escarpins, mollets toniques et cannes de marche. Et ça s'interpelle, se salue, plaisante. Des verres se boivent en riant et en musique, mais pas dans le défilé. Le rappel à l'ordre est systématique et immédiatement suivi de l'intervention d'un des nombreux policiers si la personne ne jette pas son gobelet en s'engageant sur la 5e avenue.
Je me régale finalement du son des bagpipes et des tambours, poussée par l'enthousiasme interpellatif de ma voisine de barrière. Irlandaise depuis 80 ans, elle apostrophe tous les cortèges et les félicite. Mary est une vraie Irish et NY des quartiers chics. Sacrée tempérament !

Je croise Peggy Malone en quittant Mary: autre genre, plus proche des bandes de copines en goguette croisées le WE à Dublin.
Je quitte le défilé et me dirige vers Times square. Encore du vert... et des nains qui kidnappent le chaperon rouge. Il est temps de me reposer un peu.
Je vais grignoter quelques sushis (petite overdose de hotdogs / pizza) et file voir Billy Elliot.
Lundi c'était Cabaret, mardi Billy Elliot: j'avais pris du retard dans mon programme chapitre comédies musicales.
Cabaret c'est le show tendance "burlesque", avec des numéros de danse cabaret sur une scène à l'espace limité (un peu plus que le crazy horse tout de même), et avec une troupe réduite. C'est parfait, souvent drôle, mais peut être un peu trop attendu, pas assez surprenant.
Billy Elliot c'est le show tendance "théâtre", avec des numéros de danse de troupe, des effets et des changements de décors aussi bien huilés que ce qui m'avait épaté l'an passé avec Mary Poppins. Billy Elliot c'est aussi une troupe importante avec beaucoup d'enfants. C'est une salle qui se lève dans l'enthousiasme après un numéro, et qui applaudit sans attendre, ni réserve. J'avais adoré le film, j'ai adoré la comédie musicale.
Cette soirée était géniale.
L'epilogue fut à la hauteur.
Arrivée dans le métro, sur le quai, j'entends des cornemuses. Rassurée sur le fait que ce n'était pas un acouphène, je remonte l'escalier et cherche l'origine de la musique.
Et là, une illustration de plus que tout arrive dans le métro de NY. Nous sommes donc tard dans la nuit. Deux joueurs de bagpipes en kilts jouent pour 2 blondes et un groupe de techniciens de maintenance du metro (contractor: c'est écrit dans le dos). Et puis, les gens frappent dans leurs mains pour les accompagner, certains se mettent à danser. Cela dure 20 minutes, puis on se salue, se remercie, et chacun repart chez lui, ou à son travail, un peu plus heureux qu'il y a une demie heure. Moi de même.
C'est aussi cela NYC !
On se parle mais on ne se regarde pas, on croise 100mille personnes, mais on remercie le chauffeur du bus quand on descend, on se tient les portes, on danse dans le métro ou quand la musique est bonne, et on est poussé à appeler le 311 si on constate un chantier dangereux.

Je ne résiste pas pour finir à cette petite note. NYC est une ville en continuelle reconstruction depuis la ville coloniale, jusqu'aux desastres du bronx dans les années 70 et des incendies, et forcément le 9/11.
Sur quasiment tous les chantiers une pancarte écrite en anglais et en espagnol (2e langue parlée ici), enjoint les passants à dénoncer les conditions de travail dangereuses.
Donc je lis le panneau, je lève les yeux et ... j'oublie mon portable et prends mon appareil photo.
les ouvriers sont harnachés, pour la plupart seulement !
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Voila mes très chers, une nouvelle page pas vraiment thématique mais ... sur quelques jours, et parfois sur une seule journée, ce sont des kaléidoscopes qui me reviennent.
Et je laisse de côté les odeurs, bruits, conversations surprises dans le métro ou dans la rue. Les balades dans une réserve naturelle à 2 pas de NY.
Un déjeuner dans un restaurant français incroyable, tenu par des français pas franchement new age, avec des rognons à la moutarde top, un beaujolais de Duboeuf et Dalida en fonds sonore. Un autre déjeuner gastronomique chez Jean Georges au 1 central park west et des papilles qui se redécouvrent.
Je laisse aussi les dernières expos. Pourtant, une petite exception pour celle de la neue gallery, pas loin du MET, et les tableaux de Kirchner (entre autres) qui me fascinent toujours autant.
Donc promis, je serai plus rapide pour mettre en ligne le prochain article...
Match de basket la semaine prochaine: ça vous tente ?

Enjoy!
NB: Plein d'autres photos sur facebook. Pas besoin d'avoir un compte pour les voir !
(le lien est en haut à droite)