Début 2009, Un break new yorkais. Près de 3 mois d'un quotidien différent. A lucky break, indeed! et le retour...........

mardi 24 février 2009

IT'S TIME

presidential adress to the congress



Je ne sais pas si vous aurez l'occasion d'écouter dans son intégralité le discours d'Obama auprès du congrès (de mardi 24): mais faîtes le !

Cet homme est non seulement un orateur hors norme, mais également un leader impressionnant, clair sans être réducteur, ferme sans autoritarisme, charismatique et décontracté. J'étais déjà une spectatrice acquise, sans être une goupie "ravie de la crèche", mais on a envie d'être acteur du changement quand on entend son message.

La crise ici est bien plus présente qu'elle ne l'était en France à mon départ. Les magasins ferment, les chômeurs sont plus nombreux, et chose que je n'avais pas constaté l'an passé, on voit des SDF à Manhattan (mais toujours moins qu'à Paris!). Ce n'est pas la bérézina totale, mais c'est présent. Chacun dans son entourage a une personne directement touchée par cette crise dans son emploi. Et quand on sait que les indemnisations chômage sont d'environ 9 mois à 50%, sans couverture sociale, et qu'après c'est nada: forcément l'impact est fort et l'anxiété est présente, quelque soit sa situation. La perte de confiance dans le système est une réalité.
La une du New york magasine présente un Madoff grimé en Jocker.
L'injustice est au coin des esprits.

Dans ce climat, Obama dans son discours a fixé des priorités claires et a été d'une pédagogie parfaite dans son exposé - fait remarquable, sans ton "moralisateur" ou "professoral" et surtout sans démagogie. Quand en parlant de l'éducation, il énonce simplement, après avoir présenté la logique des réformes et des attributions budgétaires, quand il énonce donc qu'aucun système éducatif ne remplace les parents, et que cela de coute pas un $ de fermer la télé, mettre de côté les jeux vidéos et lire des histoires à ses gamins : il est crédible et juste, sans emphase, avec le sourire.

De même quand il dit que le plan de relance n'est pas là pour aider les banques mais pour aider les hommes, et de même encore quand il met en perspective de l'histoire le rôle de l'état et qu'il dit que sa responsabilité et celle de son équipe est de canaliser les efforts, les orienter, sans se substituer au privé.
D'ailleurs, et je ne pense pas que les cadrages faits par la chaîne abc aient été partisans, mais démocrates et républicains ont applaudi et se sont levés ensemble sur pas mal de sujets.

On est très très loin des déclarations solennelles empesées, des sifflets et autres pantalonnades, de la personnalisation à outrance (en rolex ou en tunique indienne) que j'ai pu voir en janvier dans notre belle assemblée... très très loin !

Il est par ailleurs évident qu'un point fédérateur évoqué ici, sans aucune équivoque, est l'amour du pays, ce fameux patriotisme qui peut entraîner beaucoup de conneries quand il est manié par un Busch par exemple, ou par un clampin moyen rendu obtus et sans humilité par sa bannière, mais qui dans des circonstances aussi difficiles qu'actuellement est une vraie force. Cela devient même dérangeant de se rendre compte que cette valeur, dans le sens qu'elle prend ici avec Obama, est devenue absente de notre politique, en tout cas qu'elle n'en est pas le socle partagé et donne plus lieu à polémique qu'autre chose.

Bref, je ne sais pas l'écho qu'il sera fait demain en France à cette allocution, mais si vous parlez un peu anglais écoutez ce discours et laissez les commentaires et résumés de côté !
(j'ai quasiment tout pigé: ce qui prouve surtout que c'est un excellent communiquant: des mots simples, une diction parfaite, un rythme adapté à l'écoute).


Sinon, ce discours concluait une nouvelle journée presque parfaite.
Voici ce que je griffonnais ce matin dans le ferry "De quoi dépend une belle journée? Le chat qui s'installe sur vos cuisses pendant que vous petit déjeunez, à travers les vitres opaques de sel et certainement sales une mouette qui suit le ferry dans le soleil et le largue, une jeune femme assise en face qui ramasse lentement les miettes sur son siège après avoir mangé son sandwich à la va vite, une musique dans votre tête, des images magnifiques qui reviennent en mémoire, l'impression ressentie. La conviction très simple que la journée vous appartient pleinement, que les problèmes, les anxiétés, les déceptions sont des aléas qui se surmontent. L'impression que les absents vous accompagnent toujours."

J'étais donc dans de bonnes dispositions pour passer une journée top.

Les -4 degrés, le vent polaire, n'y ont rien changé (-4 feeling -8).
Metro jusqu'à la 86eme rue - marcher le long de central parc sur la 5eme avenue, côté soleil - visite au NEW YORK CITY MUSEUM (super film de 25mn sur la ville, belle collection de jouets, expo temporaire des robes de Valentina très actuelles, simples et élégantissimes) - déjeuner sur place d'un sandwich au toffu mariné (c'était bon !!) - traverser tout central park au retour en longeant le grand réservoir. Admirer le coucher de soleil sur l'eau et les buildings. Finir la traversée à la nuit tombée. Se dire que ce n'est pas très raisonnable. S'en ficher un peu mais longer quand même la route, au milieu des joggers (ils sont fêlés, il faut s'y faire). Puis redescendre la 7ème avenue jusqu'à la 42ème rue, faire quelques courses pour demain dans un Duane Reade (corn flakes, lait, savon liquide). Traverser quelques blocks vers l'Est jusqu'à Grand Central. Renoncer à acheter du pain pour ne pas le boulotter en route. Prendre le métro. Dans un couloir, tomber sur 6 blacks qui chantent a capella. S'arrêter les écouter et se marrer avec un type de l'entretien qui danse sur leur chanson. Prendre la ligne 4 downtown, changer 14ème rue Union park, prendre la R ou la W downtown toujours, s'arrêter à Whitehall. Sortir. Se prendre un coup de vent qui finit de ruiner mon chignon. Entrer dans la gare des ferries après être passée sous le néon monumental "Staten Island Ferry". Voir qu'il y a 20 mn d'attente avant le prochain départ. S'acheter un Pretzel et le journal (le "parisien" local - au moins j'arrive à le lire). Se dire que les Pretzels c'est vraiment gras. Se dire que je me fous quand même complètement de qui est le père des octoplets (grand sujet du moment) et me concentrer sur le compte-rendu "people" des oscars (on ne se refait pas!).

Monter dans le ferry. Passer les 20 mn de traversée. Choper le bus num. 52, car il y a trop de vent pour rentrer à pince. Se dire que je dois recharger ma Metrocard demain car je n'ai presque plus de credit. Longer en bus la promenade le long de l'eau. Descendre 10 minutes après à Westervelt. Faire 50 mètres à pieds. Pousser le portail. Traverser le bout de jardin. Monter les marches de la maison. Entrer.

La suite, vous la connaissez !
It's time ...


(au fait: j'ai trouvé pour autoriser les commentaires à tous, même sans profil créé sur google ! qui essaie ?)

1 commentaire:

  1. Salut ô New yorkaise en CDD !
    J'ai un comment ou plutôt une demande :
    C'est quand qu'on aura une photo de ton minois dans la big apple ???
    Kisses and hugs
    Yvan

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