Début 2009, Un break new yorkais. Près de 3 mois d'un quotidien différent. A lucky break, indeed! et le retour...........

lundi 23 février 2009

Do not hold doors




Petit condensé des derniers jours ...


Vendredi, déménagement à Staten Island. J'ai quitté la maison si chaleureuse et acceuillante de mes amis, sans quoi je pense que j'aurai eu le plus grand mal à partir un jour!
Je suis maintenant dans une vieille maison, en coloc chez un couple d'artistes (comédienne / danseur) qui ont une petite fille de 7 mois, un chat et un autre locataire cuistot et pince sans rire. Après les différentes visites faites dans Manhattan et Brooklyn: cette maison est un havre de paix !

Je vous passe le loft à Tribeca au dessus des studios de radiotribeca et très "open minding", l'appart à Harlem sympa mais avec des nostalgiques des black panthers au coin de la rue, et passer tous les jours devant des stands pointant, avec force photos, les horreurs de l'apartheid et du KKK, croiser des regards "chromato-explicites", ce n'était pas le grand bonheur. Pour Brooklyn, l'appart était à Clinton Hill, une maison "brown stone" avec tout comme dans les films l'escalier et le backyard, et une cohabitation avec 4 garçons trentenaires qui tiraient un peu sur l' "american pie", un peu trop comme dans les films. Et un des must: à battery park c'est à dire dans la pointe sud de Manhattan, un appart dont les photos avaient été prises en grand angle: finalement 40 mètres carrés à tout casser, une chambre, un canapé dans la pièce principale (c'était ça la chambre à louer!), et un grand type de 35 ans, gentil ... vraiment gentil de "il est bien gentil", qui n'avait visiblement jamais fait de cohabitation... Bref, pour la cohabitation mieux vaut être sur place. Le site Craiglist réserve des bonnes et moins bonnes surprises - à compléter avec un agent sur place (ils font aussi des coloc - ce n'est pas plus garanti, il y a des frais, mais ce sont des chances en plus ! et j'en avais trouvé un francophone: ça aide).

Donc, emménagement a Staten Island le 20 février.

Maintenant, mon métro à moi c'est le ferry et tous les jours je vois la dame verte, Ellis Island et Governors Island.
C'est drôle car un peu plus de 5mn avant le départ, les portes s'ouvrent et c'est un peu la ruée (très calme) dans le ferry pour avoir les places les plus sympas ou juste habituelles. Souvent, les gens se connaissent et se saluent. Même pour les quelques 20 mn que dure la traversée, il y a un bar - snack. Et chose louable avec les chauds et froids continuels (froid pour aller au ferry - chaud dans la salle d'attente - froid en montant - chaud en rentrant dans le ferry): des Toilettes et qui plus est des toilettes propres !

Ne souriez pas... pas facile de trouver des toilettes publiques dans cette belle ville. Du coup, cette pénurie peut rendre un plus fébriles que béates les postures contemplatives (et vous garantir des photos au cadrage incertain, because le balancement 'un pied sur l'autre).

Mis à part ces détails logistiques, le ferry permet de ne jamais oublier que NY est un port. Chaque jour donc, je débarque littéralement à Manhattan, j'aborde cette ville, j'acoste une nouvelle journée.

Je ne connais pas beaucoup de villes, si on limite NY à Manhattan, qui se laissent physiquement appréhender de façon aussi globale: en arrivant par le ferry, en allant sur le pont de Brooklyn, en montant sur le Top of the Rock (mieux que l'empire state aller sur le rockfeller... en plus on voit l'empire state!).

En passant par le pont de Brooklyn: prendre le temps d'en prendre plein la vue et arrivée de l'autre côté, se balader vers Fluton street une rue très commerçante.

Une vente de perruques et postiches en pleine rue, un soldeur de photos d'Obama, un avocat dans le même immeuble qu'une église avec l'enseigne qui répond à la croix, et encore un dentiste sous le cabinet d'un voyant (d'ailleurs je vais retourner chez le dentiste ici, j'en ai trouvé un haitien qui parle français ! il ne fait pas mal, par contre la cointa est oune poquito salidacomparé à la France!).
Toujours cet extraordinaire patchwork, d'images qui se téléscopent, raisonnent et impressionnent l'esprit.
De plus, il y a presque chaque jour une lumière magnifque et un ciel dégagé qui met en valeur les perspectives, les nuances et les reliefs.

Sauf ce dimanche 22/02 : temps pourri de bout en bout ... pluie, pluie, vent, pluie.
C'est quand il pleut que l'on se rend compte vraiment, dans la mesure où on ne marche pas habituellement avec 10 cm de talons, que les trottoirs et rues de NY sont pleines de trous qui se transforment bien évidemment en flaques ! Par ailleurs, les caniveaux ne sont pas non plus légion. Donc, méfiance: rester à 30 cm des trottoirs avant de traverser et regarder où mettre les pieds.

Mais, bon ce n'est pas parce que c'est dimanche et qu'il pleut que je dois m'em.. de la même manière à NY qu'à Paris: donc départ pour le MET.

Une exposition des derniers intérieurs de Pierre BONNARD. Exposition de toute beauté.
Je l'avais déjà vue dans la semaine, mais je souhaitais revoir 2 tableaux particulièrement.
A défaut de photos, voici mes notes prises "à chaud" sur mon petit calepin noir:

White Interior
Une fenêtre ouverte sur un paysage coloré. On aperçoit la mer. La table n'est pas desservie. Une chaise est tirée: celle du peintre? Sur l'autre chaise, une femme assise, déjà coifée, qui se penche pour caresser un chat. Le blanc de la cheminée répond au blanc du mur, puis de la porte, puis d'un radiateur. Est ce vraiment du blanc ou juste les reflets de la lumière éclatante et brillante du dehors, ou encore les reflets doux et poudrés de cette scène.

Autoportait dans le miroir de la salle de bain (39-46)
Le visage de Bonnard se perd dans les ombres. Pas de lunettes. Le corps est chétif, le plexus et les côtes relevés de blanc. Sur la nuque et la clavicule la lumière semble réchauffer pauvrement ce corps. Une brosse, un flacon sur la tablette. Lui est chauve. Est ce la brosse de Marthe, sa femme, dont il se sent responsable du décès? Elle est morte avant l'achèvement de cette toile. Est ce cette brosse qu'il regarde et qui creuse son torse?

Bon d'accord, ce ne sont pas les 2 tableaux les plus gais, mais d'une telle beauté.
Il y a plein d'autres toiles très colorées, très belles, très vivantes.
Mais c'est cette empreinte-là qui m'a touchée ce jour-là.

Et puis juste avant cette expo, 2 tableaux à côtés des Renoir: VAN DONGEN et une Maria toute en force et en mystère, et un MATISSE nue dans un fauteuil si charnel.







Dernier chapitre RED CARPET: hier c'était la soirée des oscars !

Mes hôtes- es qualités d'artistes - étaient scotchés au palmares. A un détail près, ils ont trouvé que la soirée était une des plus réussie et côté "nommés" ils auraient privilégié Mickey Rourke à Sean Penn pour le meilleur acteur. Ce choix est plus ressenti de leur part comme un signe pour promouvoir les droits civiques des gays en Californie (même si Penn est un excellent acteur).
Donc, comme dit cet autocollant sur les portes du metro "DO NOT HOLD DOORS" ...
Avec mon esprit taquin, il a fallu que je tombe sur une rame où une pub pour des aides aux sans papiers surplombait justement cette inscription "Do not hold doors"! (pas sur que mes collègues de rame ne m'aient pas prise pour une malade quand j'ai pris cette photo).

Allez, BYE !

Dans une prochaine passe ce sera peut être un mot sur le métro, les accents, les chaussures des NY, ou les meilleurs cheese cakes, à moins que vous ayiez des demandes particulières !
En attendant, envoyez moi vos impressions ou des news, sur facebook ou sur nina.borde@laposte.net cela me ferait très plaisir.

A plus, and take care !

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