Début 2009, Un break new yorkais. Près de 3 mois d'un quotidien différent. A lucky break, indeed! et le retour...........

samedi 28 février 2009

Se prendre une claque et tendre l'autre oeil ...

Il y a quelques jours je vous livrais mon plaisir d'avoir vu l'exposition consacrée à Marlène DUMAS au Musée d'art moderne (the famous MOMA). Ce n'est pas si fréquent d'avoir un coup de coeur pour un peintre.

Un effet de l'âge, le chamboulement hormonal, l'exacerbation esthétique que me permet ce break, la chance ... allez savoir ... nouveau coup de coeur!

Hier, je profitais de mon tout nouveau statut de membre du MOMA (are you a member ? Yes qu'elle dit maintenant) pour voir en avant première l'exposition consacrée à Martin KIPPENBERGER. A vrai dire, je n'ai pas franchement accroché, si ce n'est la dernière salle qui reprend une partie des toiles de la série "le radeau de la méduse " (the raft of the medusa de 1996).

Cette dernière salle est poignante, les toiles vacillent entre l'effroi, la violence, la mort omni présente.

Pour le reste, j'ai toujours du mal avec les artistes aussi foisonnants, créatifs, diversifiés et productifs. " Eveything in moderation" consoled Aristote : he never got this message as good friends pointed out after his death at the age of 44 in 1997.

Je restais néanmoins sur cette belle émotion de la dernière salle et un portrait qui me séduit et "raisonne" selon mon expression: portrait de pied, devant un miroir ou une fenêtre, les traits du visage se dessinent en creux, en gris et blanc, le costume est très coloré, un reflet ou une démonstration. Deux personnages en un, deux dimensions.

La claque donc après Marlène DUMAS, ce n'était pas hier avec cette expo, assez déroutante finalement, de KIPPENBERGER (j'y retournerai).
La claque, ce fut aujourd'hui.
Nous sommes vendredi, le temps est couvert et des averses sont prévues dans l'après-midi: donc au programme, grasse mat' et choix d'un musée.
Ce sera l'American folk art museum. Il est juste à côté du MOMA.

Je vois des files d'attente pas possibles devant le MOMA: c'est vendredi, il y a des entrées libres le vendredi soir. Tant mieux pour eux, et tant mieux pour moi car je déteste les files d'attente! (j'abhorre, j'exècre ... vraiment, je n'aime pas ça, not at all).
Donc je passe devant, et j'entre dans le très discret musée des arts populaires.
Le batiment est très agréable, moderne, sobre mais accueillant.
L'impression d'intimité, de simplicité, colle bien avec les objets, toiles, girouettes et autres patchworks exposés. Comme souvent, l'accueil réservé par les gardiens, le vestiaire, la caisse est tout en sympathie "Enjoy your visit !", ça a l'air sincère, le sourire est là, et pas d'arrière pensée vénale: ici pas de TIP (pourboire).
Donc je me balade, amusée, curieuse, comme on chine aux puces, dans des brocantes. J'attaque par le haut et descends les étages.

Et puis, 1er étage. Une exposition intitulée "The seduction of light" Ammi Phillips / Mark Rothko.
Phillips est un peintre du XIX, dont on propose une 10aine de toiles: des portraits limités à l'essentiel. Pas vraiment mon truc, mais intéressant.
Et parmi ces toiles, 3 grands formats de ROTHKO et 3 claques pour ma pomme, 3 destinations pas prévues sur le plan de vol.

Je suis également très surprise par les citations de ce peintre choisies par le conservateur de cette exposition. Surprise de leur qualité et de leur évidence. Celle-ci, in english in the text, mais vous êtes bons maintenant ... voir aussi mauvais que moi: "the progression of a painter's work, as it travels in time from point to point, will be toward clarity toward the elimination of obstacles between the painter and the ideas, and between the ideas and the observer ".
Cette toute petite expo, abordée par hasard, m'offre une magistrale synthèse de ces presque 4 premières semaines d'exploration new yorkaise, une réconcilialtion naturelle de toutes ces expressions que j'ai confrontées entre le Met, le Moma, la frik, le guggenheim, le nouveau musée, les galeries, les bâtiments, les peintures, sculptures, vidéos, photos, exhibitions. Bref, cette petite expo est un superbe point d'orgue, beaucoup de plaisir! encore!
Mais voila, il y a maintenant un goût de pas assez concernant Rothko, son travail et ses recherches d'équilibre, de proportions, de matières, comme les "alchimistes" de la renaissance ... il va falloir que je continue mon apprentissage, que je provoque ma chance.
En pianotant, je suis tombée sur cette présentation de la National gallery of art de Washington (le lien est mis dans "Quelques liens ..." c'est en haut à droite quand vous arrivez !).

Une raison de plus de préparer une virée à Washington!

Voila, il est samedi, autour de 2heures du matin. Le chat Lili est en train de s'agiter en dormant (Lili est un mâle - particularité découverte après son baptème. Entre nous je l'appelle le chat et il me miaule, cela limite toute confusion de notre cohabitation).
Il faut que toutes ces images "sédimentent".

Demain c'est dîner entre amis, autour d'une pas très américaine raclette !
(on trouve de tout ici, des bons fromages, du bon pain, des bons vins, des légumes top et même bio, et plein de junk trucs qui collent aux dents, s'oublient aussi vite avalés, sont trop salés ou trop sucrés, mais finalement ... que j'aime aussi).

See You and enjoy your Week end !

jeudi 26 février 2009

Pénitence, carême ... prendre l'air et enjoy !

C'est finalement en arrêtant dans la rue deux femmes, certainement la mère et la fille, et en leur posant la question "pardon, mais quel est le sens de ce signe sur votre front ?" que j'ai pris la mesure non seulement de mon inculture religieuse, mais également de l'ancrage de la religion ici, tout du moins de la chrétienté.

En effet, en pleine journée, cela faisait au moins les 100eme personnes que je croisais avec une croix noire au milieu du front, et ce en moins de temps qu'il n'en faut pour longer 3 blocs et manger un hot dog. Inactifs, actifs, femmes, hommes, enfants, adolescents en baggy, costumes alpaga ou polaires, berlutti ou nike, tous avec cette croix.

"we are dust" (et non pas le ashes to ashes de David B.) "dust".
Alors, enfouie dans mes souvenirs, sous l'encens, et les relents des après-midi de cathéchisme... une idée me revient et se confirme quand je réalise que nous sommes mercredi.

Of course mister l'abbé: c'est aujourd'hui le mercredi des cendres. La pénitence. L'entrée en carême avant pâques. Nous ne sommes que de passage. "Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle."

Alors, pour célébrer ma non-entrée en carême, j'ai bifurqué dans ma niche, mon antre pleine d'arbres et d'eau, et j'ai traîné à central park.

A Pâques je serai de retour, en attendant encore tant de choses à voir, à savourer, à me repaître, à déguster.
Alors, petit détour au MOMA avant de rentrer. Me dissoudre dans les espaces, la matière et le mouvement des toiles de DE KOONING et de Franz KLINE. Ne pas avoir assez de temps (pas grave, j'ai ma carte de membre, je reviendrai demain et encore).



Passer à la librairie acheter un bouquin pas trop difficile. Arrêter mon choix sur un recueil de poèmes "regrets only".



Ne pas finir la journée sur une demie teinte, alors avoir envie de vous donner un peu du souffle de Central Park.

Vous préparer une petite vidéo, pour vous aussi, prendre de cet air en musique!

ENJOY !


mardi 24 février 2009

IT'S TIME

presidential adress to the congress



Je ne sais pas si vous aurez l'occasion d'écouter dans son intégralité le discours d'Obama auprès du congrès (de mardi 24): mais faîtes le !

Cet homme est non seulement un orateur hors norme, mais également un leader impressionnant, clair sans être réducteur, ferme sans autoritarisme, charismatique et décontracté. J'étais déjà une spectatrice acquise, sans être une goupie "ravie de la crèche", mais on a envie d'être acteur du changement quand on entend son message.

La crise ici est bien plus présente qu'elle ne l'était en France à mon départ. Les magasins ferment, les chômeurs sont plus nombreux, et chose que je n'avais pas constaté l'an passé, on voit des SDF à Manhattan (mais toujours moins qu'à Paris!). Ce n'est pas la bérézina totale, mais c'est présent. Chacun dans son entourage a une personne directement touchée par cette crise dans son emploi. Et quand on sait que les indemnisations chômage sont d'environ 9 mois à 50%, sans couverture sociale, et qu'après c'est nada: forcément l'impact est fort et l'anxiété est présente, quelque soit sa situation. La perte de confiance dans le système est une réalité.
La une du New york magasine présente un Madoff grimé en Jocker.
L'injustice est au coin des esprits.

Dans ce climat, Obama dans son discours a fixé des priorités claires et a été d'une pédagogie parfaite dans son exposé - fait remarquable, sans ton "moralisateur" ou "professoral" et surtout sans démagogie. Quand en parlant de l'éducation, il énonce simplement, après avoir présenté la logique des réformes et des attributions budgétaires, quand il énonce donc qu'aucun système éducatif ne remplace les parents, et que cela de coute pas un $ de fermer la télé, mettre de côté les jeux vidéos et lire des histoires à ses gamins : il est crédible et juste, sans emphase, avec le sourire.

De même quand il dit que le plan de relance n'est pas là pour aider les banques mais pour aider les hommes, et de même encore quand il met en perspective de l'histoire le rôle de l'état et qu'il dit que sa responsabilité et celle de son équipe est de canaliser les efforts, les orienter, sans se substituer au privé.
D'ailleurs, et je ne pense pas que les cadrages faits par la chaîne abc aient été partisans, mais démocrates et républicains ont applaudi et se sont levés ensemble sur pas mal de sujets.

On est très très loin des déclarations solennelles empesées, des sifflets et autres pantalonnades, de la personnalisation à outrance (en rolex ou en tunique indienne) que j'ai pu voir en janvier dans notre belle assemblée... très très loin !

Il est par ailleurs évident qu'un point fédérateur évoqué ici, sans aucune équivoque, est l'amour du pays, ce fameux patriotisme qui peut entraîner beaucoup de conneries quand il est manié par un Busch par exemple, ou par un clampin moyen rendu obtus et sans humilité par sa bannière, mais qui dans des circonstances aussi difficiles qu'actuellement est une vraie force. Cela devient même dérangeant de se rendre compte que cette valeur, dans le sens qu'elle prend ici avec Obama, est devenue absente de notre politique, en tout cas qu'elle n'en est pas le socle partagé et donne plus lieu à polémique qu'autre chose.

Bref, je ne sais pas l'écho qu'il sera fait demain en France à cette allocution, mais si vous parlez un peu anglais écoutez ce discours et laissez les commentaires et résumés de côté !
(j'ai quasiment tout pigé: ce qui prouve surtout que c'est un excellent communiquant: des mots simples, une diction parfaite, un rythme adapté à l'écoute).


Sinon, ce discours concluait une nouvelle journée presque parfaite.
Voici ce que je griffonnais ce matin dans le ferry "De quoi dépend une belle journée? Le chat qui s'installe sur vos cuisses pendant que vous petit déjeunez, à travers les vitres opaques de sel et certainement sales une mouette qui suit le ferry dans le soleil et le largue, une jeune femme assise en face qui ramasse lentement les miettes sur son siège après avoir mangé son sandwich à la va vite, une musique dans votre tête, des images magnifiques qui reviennent en mémoire, l'impression ressentie. La conviction très simple que la journée vous appartient pleinement, que les problèmes, les anxiétés, les déceptions sont des aléas qui se surmontent. L'impression que les absents vous accompagnent toujours."

J'étais donc dans de bonnes dispositions pour passer une journée top.

Les -4 degrés, le vent polaire, n'y ont rien changé (-4 feeling -8).
Metro jusqu'à la 86eme rue - marcher le long de central parc sur la 5eme avenue, côté soleil - visite au NEW YORK CITY MUSEUM (super film de 25mn sur la ville, belle collection de jouets, expo temporaire des robes de Valentina très actuelles, simples et élégantissimes) - déjeuner sur place d'un sandwich au toffu mariné (c'était bon !!) - traverser tout central park au retour en longeant le grand réservoir. Admirer le coucher de soleil sur l'eau et les buildings. Finir la traversée à la nuit tombée. Se dire que ce n'est pas très raisonnable. S'en ficher un peu mais longer quand même la route, au milieu des joggers (ils sont fêlés, il faut s'y faire). Puis redescendre la 7ème avenue jusqu'à la 42ème rue, faire quelques courses pour demain dans un Duane Reade (corn flakes, lait, savon liquide). Traverser quelques blocks vers l'Est jusqu'à Grand Central. Renoncer à acheter du pain pour ne pas le boulotter en route. Prendre le métro. Dans un couloir, tomber sur 6 blacks qui chantent a capella. S'arrêter les écouter et se marrer avec un type de l'entretien qui danse sur leur chanson. Prendre la ligne 4 downtown, changer 14ème rue Union park, prendre la R ou la W downtown toujours, s'arrêter à Whitehall. Sortir. Se prendre un coup de vent qui finit de ruiner mon chignon. Entrer dans la gare des ferries après être passée sous le néon monumental "Staten Island Ferry". Voir qu'il y a 20 mn d'attente avant le prochain départ. S'acheter un Pretzel et le journal (le "parisien" local - au moins j'arrive à le lire). Se dire que les Pretzels c'est vraiment gras. Se dire que je me fous quand même complètement de qui est le père des octoplets (grand sujet du moment) et me concentrer sur le compte-rendu "people" des oscars (on ne se refait pas!).

Monter dans le ferry. Passer les 20 mn de traversée. Choper le bus num. 52, car il y a trop de vent pour rentrer à pince. Se dire que je dois recharger ma Metrocard demain car je n'ai presque plus de credit. Longer en bus la promenade le long de l'eau. Descendre 10 minutes après à Westervelt. Faire 50 mètres à pieds. Pousser le portail. Traverser le bout de jardin. Monter les marches de la maison. Entrer.

La suite, vous la connaissez !
It's time ...


(au fait: j'ai trouvé pour autoriser les commentaires à tous, même sans profil créé sur google ! qui essaie ?)

lundi 23 février 2009

Do not hold doors




Petit condensé des derniers jours ...


Vendredi, déménagement à Staten Island. J'ai quitté la maison si chaleureuse et acceuillante de mes amis, sans quoi je pense que j'aurai eu le plus grand mal à partir un jour!
Je suis maintenant dans une vieille maison, en coloc chez un couple d'artistes (comédienne / danseur) qui ont une petite fille de 7 mois, un chat et un autre locataire cuistot et pince sans rire. Après les différentes visites faites dans Manhattan et Brooklyn: cette maison est un havre de paix !

Je vous passe le loft à Tribeca au dessus des studios de radiotribeca et très "open minding", l'appart à Harlem sympa mais avec des nostalgiques des black panthers au coin de la rue, et passer tous les jours devant des stands pointant, avec force photos, les horreurs de l'apartheid et du KKK, croiser des regards "chromato-explicites", ce n'était pas le grand bonheur. Pour Brooklyn, l'appart était à Clinton Hill, une maison "brown stone" avec tout comme dans les films l'escalier et le backyard, et une cohabitation avec 4 garçons trentenaires qui tiraient un peu sur l' "american pie", un peu trop comme dans les films. Et un des must: à battery park c'est à dire dans la pointe sud de Manhattan, un appart dont les photos avaient été prises en grand angle: finalement 40 mètres carrés à tout casser, une chambre, un canapé dans la pièce principale (c'était ça la chambre à louer!), et un grand type de 35 ans, gentil ... vraiment gentil de "il est bien gentil", qui n'avait visiblement jamais fait de cohabitation... Bref, pour la cohabitation mieux vaut être sur place. Le site Craiglist réserve des bonnes et moins bonnes surprises - à compléter avec un agent sur place (ils font aussi des coloc - ce n'est pas plus garanti, il y a des frais, mais ce sont des chances en plus ! et j'en avais trouvé un francophone: ça aide).

Donc, emménagement a Staten Island le 20 février.

Maintenant, mon métro à moi c'est le ferry et tous les jours je vois la dame verte, Ellis Island et Governors Island.
C'est drôle car un peu plus de 5mn avant le départ, les portes s'ouvrent et c'est un peu la ruée (très calme) dans le ferry pour avoir les places les plus sympas ou juste habituelles. Souvent, les gens se connaissent et se saluent. Même pour les quelques 20 mn que dure la traversée, il y a un bar - snack. Et chose louable avec les chauds et froids continuels (froid pour aller au ferry - chaud dans la salle d'attente - froid en montant - chaud en rentrant dans le ferry): des Toilettes et qui plus est des toilettes propres !

Ne souriez pas... pas facile de trouver des toilettes publiques dans cette belle ville. Du coup, cette pénurie peut rendre un plus fébriles que béates les postures contemplatives (et vous garantir des photos au cadrage incertain, because le balancement 'un pied sur l'autre).

Mis à part ces détails logistiques, le ferry permet de ne jamais oublier que NY est un port. Chaque jour donc, je débarque littéralement à Manhattan, j'aborde cette ville, j'acoste une nouvelle journée.

Je ne connais pas beaucoup de villes, si on limite NY à Manhattan, qui se laissent physiquement appréhender de façon aussi globale: en arrivant par le ferry, en allant sur le pont de Brooklyn, en montant sur le Top of the Rock (mieux que l'empire state aller sur le rockfeller... en plus on voit l'empire state!).

En passant par le pont de Brooklyn: prendre le temps d'en prendre plein la vue et arrivée de l'autre côté, se balader vers Fluton street une rue très commerçante.

Une vente de perruques et postiches en pleine rue, un soldeur de photos d'Obama, un avocat dans le même immeuble qu'une église avec l'enseigne qui répond à la croix, et encore un dentiste sous le cabinet d'un voyant (d'ailleurs je vais retourner chez le dentiste ici, j'en ai trouvé un haitien qui parle français ! il ne fait pas mal, par contre la cointa est oune poquito salidacomparé à la France!).
Toujours cet extraordinaire patchwork, d'images qui se téléscopent, raisonnent et impressionnent l'esprit.
De plus, il y a presque chaque jour une lumière magnifque et un ciel dégagé qui met en valeur les perspectives, les nuances et les reliefs.

Sauf ce dimanche 22/02 : temps pourri de bout en bout ... pluie, pluie, vent, pluie.
C'est quand il pleut que l'on se rend compte vraiment, dans la mesure où on ne marche pas habituellement avec 10 cm de talons, que les trottoirs et rues de NY sont pleines de trous qui se transforment bien évidemment en flaques ! Par ailleurs, les caniveaux ne sont pas non plus légion. Donc, méfiance: rester à 30 cm des trottoirs avant de traverser et regarder où mettre les pieds.

Mais, bon ce n'est pas parce que c'est dimanche et qu'il pleut que je dois m'em.. de la même manière à NY qu'à Paris: donc départ pour le MET.

Une exposition des derniers intérieurs de Pierre BONNARD. Exposition de toute beauté.
Je l'avais déjà vue dans la semaine, mais je souhaitais revoir 2 tableaux particulièrement.
A défaut de photos, voici mes notes prises "à chaud" sur mon petit calepin noir:

White Interior
Une fenêtre ouverte sur un paysage coloré. On aperçoit la mer. La table n'est pas desservie. Une chaise est tirée: celle du peintre? Sur l'autre chaise, une femme assise, déjà coifée, qui se penche pour caresser un chat. Le blanc de la cheminée répond au blanc du mur, puis de la porte, puis d'un radiateur. Est ce vraiment du blanc ou juste les reflets de la lumière éclatante et brillante du dehors, ou encore les reflets doux et poudrés de cette scène.

Autoportait dans le miroir de la salle de bain (39-46)
Le visage de Bonnard se perd dans les ombres. Pas de lunettes. Le corps est chétif, le plexus et les côtes relevés de blanc. Sur la nuque et la clavicule la lumière semble réchauffer pauvrement ce corps. Une brosse, un flacon sur la tablette. Lui est chauve. Est ce la brosse de Marthe, sa femme, dont il se sent responsable du décès? Elle est morte avant l'achèvement de cette toile. Est ce cette brosse qu'il regarde et qui creuse son torse?

Bon d'accord, ce ne sont pas les 2 tableaux les plus gais, mais d'une telle beauté.
Il y a plein d'autres toiles très colorées, très belles, très vivantes.
Mais c'est cette empreinte-là qui m'a touchée ce jour-là.

Et puis juste avant cette expo, 2 tableaux à côtés des Renoir: VAN DONGEN et une Maria toute en force et en mystère, et un MATISSE nue dans un fauteuil si charnel.







Dernier chapitre RED CARPET: hier c'était la soirée des oscars !

Mes hôtes- es qualités d'artistes - étaient scotchés au palmares. A un détail près, ils ont trouvé que la soirée était une des plus réussie et côté "nommés" ils auraient privilégié Mickey Rourke à Sean Penn pour le meilleur acteur. Ce choix est plus ressenti de leur part comme un signe pour promouvoir les droits civiques des gays en Californie (même si Penn est un excellent acteur).
Donc, comme dit cet autocollant sur les portes du metro "DO NOT HOLD DOORS" ...
Avec mon esprit taquin, il a fallu que je tombe sur une rame où une pub pour des aides aux sans papiers surplombait justement cette inscription "Do not hold doors"! (pas sur que mes collègues de rame ne m'aient pas prise pour une malade quand j'ai pris cette photo).

Allez, BYE !

Dans une prochaine passe ce sera peut être un mot sur le métro, les accents, les chaussures des NY, ou les meilleurs cheese cakes, à moins que vous ayiez des demandes particulières !
En attendant, envoyez moi vos impressions ou des news, sur facebook ou sur nina.borde@laposte.net cela me ferait très plaisir.

A plus, and take care !

mercredi 18 février 2009

If I had my life to live over again, I'd be a ...




Se balader, toutes antennes dehors, est un de mes hobbies.
Quand j'ai mon regard des bons jours, plus bienveillant que caustique, c'est une source inépuisable de réjouissances! Dans une ville comme celle-ci, c'est mieux qu'une source: une oasis.
Déjà à Paris, l'appareil photo a remplacé le poudrier dans le sac à main. Les photos ont juste à fixer ces moments: des cris de gosses sur les balançoires au Jardin du Luxembourg, les reflets sur des ballons, les silhouettes qui passent dans la vitrine surréaliste du dératiseur "spécialiste des pièges à ressort et nasses perfectionnées" à deux pas des halles.

Arpenter New York réserve d'autres plaisirs.

Chaque jour un peu plus, je me rends compte de l'imprégnation "subliminale" que l'on a de cette ville via les romans, films, séries, photos. Je me rends également compte, à la fraîcheur de mes impressions, non seulement que je suis très bon public, mais également que l'écart avec la réalité n'est pas toujours en faveur du fantasme. Et ça, je vous le dis, c'est une bonne raison de rester optimiste!
Hourra, chers confrères et consoeurs des amicales des célibataires heureux de l'être, des qui ont pas lu Da Vinci code, des qui sont pas des Joly-Pitt, des j'ai des poches sous les yeux et autres clubs des sauvons les poignées d'amour: qu'on se le dise, ce score est universel : réalité 2 - fantasme 1 !

Se balader dans New York, donc, est un vrai piège à regard !
Petite série italienne: une madone qui protège les pâtes fraîches dans une vitrine, des mannequins pizzaiolo qui vous haranguent dans le quartier des grossistes pour restaurants, une crèche en devanture très commerciale, dans un magasin une photo d'un culturiste au dessus de la trancheuse.
Sur la 5eme avenue, avant d'arriver à la FRIK COLLECTION (superbe collection, dont un autoportrait de REMBRANDT âgé saisissant, et la toujours subtilité des VERMEER et GAINSBOROUGH), au 838 de la 5eme donc, un immeuble avec cette inscription "Love thy neighbor as thyself".
Dans Manhattan, lever les yeux et apercevoir un Barber Shop en pleine effervescence: une belle vitrine comme une volière en bleu! (la revanche des pintades!).

Sur park avenue, les DogWalkers:
Je n'avais jamais réalisé que promener 6 chiens c'était aussi ramasser 6 fois leur si « cut » petits paquets tièdeusement odorants. Dur métier ...
A un coin de rue, sourire devant l'anachronisme d'un bar sorti tout droit des fifties.
Un bout d'Empire state aperçu de la cabine de pilotage d'un porte avion, l'Intrepid.
Une pub pour un plombier avec une citation d'EINSTEIN : "If I had my life to live over again, I'd be a plumber".

Je continuerai ces touches "coup d'oeil" plus tard.
Et, de mes longues mains New Yorkaises, parfaitement manucurées (à chaque coin de rue des Manucures, toutes asiatiques), donc de mes paluches joliment vernies je vous ferai quelques comments.

Cette fin de semaine je quitte Scarsdale pour Staten Island.
Je vais y partager une maison ancienne, avec un couple d'artistes made in broadway, actrice et danseur, un bébé de 7 mois, un chat, et un chef cuistot...
Le ferry sera alors mon nouveau moyen de rejoindre Manhattan.
Je saluerai à l'Aller et au Retour la Miss verte de mesieurs Bartholdi- Eiffel-Viollet-le-Duc, en me répétant toujours et encore que je suis très chanceuse:
SO LUCKY !

samedi 14 février 2009

You make me smile in my heart: I miss you Chet!




14 fevrier: St Valentin .. Take care !

Pour moi valentine's day c'est dans un souffle, c'est Chet BAKER qui murmure, sa trompette qui affleure, qui effleure. Une délicatesse qui apaise entre des moments plus instinctifs, plus forts, presque une excuse, une promesse.
Bon, d'accord il lui balance quand même que ce n'est pas une flèche, "when you do open it to speak, are you smart?", mais : "don't change an hair for me, Not if you care for me".

Dans la vraie vie d'ici, valentine's day c'est plus pop que jazzy.
Plus Beyoncé et Britbrit que Chet ou Francky.
D'abord, Valentine's n'est pas que pour les amoureux... et non, c'est pour tous les gens que l'on aime ! Donc, pas de crainte si votre secrétaire, votre collègue de bureau, vos voisins ou le joueur de rugby du coin vous envoie une carte ou vous offre des chocolats : votre vertu restera sauve !

Au retour de cette journée, le metro a des senteurs de magasin de fleurs, les ballons "happy valentine's day" encombrent.
Le merchandising a bien fait les choses: valentine's day c'est de 6 à 106 ans et tout azimut.
Donc les enfants ont à l'école leur V.Day : carte écrite pour chacun des copains de la classe, gateau, maquillage en rose et rouge (colors of the event), coeurs et chocolats!



Côté adultes, il y a des aspects plus étranges. A grand central, la gare, en vitrine d'un magasin de lingerie, une femme en guêpière noire avec des roses. Bon d'accord, ce n'est pas le quartier rouge d'Amsterdam mais ... Le rapport des américains à la sexualité, ou tout du moins au "sexy", est un peu surprenant.

Fraises: pas sexy - Fraises dans chocolat: très sexy
Décolleté avec dentelles blanche: pas sexy - Décolleté avec dentelles rouges ou noires: très sexy

Bon, je pense arrêter là l'exploration de la libido yankee sur ce blog!

Passé ce moment, so red and pink: une magnifique exposition Alexander CALDER au Whitney museum sur ses années parisiennes et sur le cirque. C'est beau, drôle, intelligent, accessible.
Des enfants qui rient dans un musée et qui miment les mouvements que CALDER insuffle à quelques mètres de fils de fer: le commissaire de l'exposition a tout bon!
Un film montrant Calder en train d'exécuter avec ses figurines une représentaton complète de cirque: du bonheur d'enfance pour tous!
Dans une vitrine, un petit coeur en fil de fer, aussi subtil que le souffle de Chet.
Là, le coeur s'évade: It is my valentine's dayyyyyyyyyyyyyy ...

Et vous, les paroles de funny valentine's, avant que vous ne réécoutiez la version de Chet BAKER dispo avec le film en fin de message :
My funny Valentine
Sweet comic Valentine
You make me smile with my heart
Your looks are laughable
Unphotographable
Yet you're my favourite work of art
Is your figure less than greek
Is your mouth little weak
When you do open it to speak
Are you smart ?
But don’t change a hair for me
Not if you care for me
Stay little valentine stay
Each day is valentine’s day

dimanche 8 février 2009

On a une meilleure vue ... en descendant du piedestal!



On peut dire qu'un continent est jeune en pensant prépubère. On peut sourire en bons "romains" de monuments historiques de 200 ans. On peut se dresser sur nos ergots de ruines, cathédrales, fortifications, fiers comme de jeunes coqs montés sur leur héritage.
L'histoire de NY est urbaine, elle ne s'inscrit pas immédiatement dans une perspective de civilisations successives, mais sur des contributions personnelles, individuelles. Du coup cela change pas mal la donne. Son rythme se module au fil de la journée et de la semaine: les vagues des heures de bureau, les respirations le WE et après 6 heures. Les gens sont plutôt serviables, souriants. Le train du matin ne traîne pas les wagons d'agressivité du RER. De même, c'est une liberté supplémentaire de ne pas avoir continuellement à penser à l'accessibilité de son sac pour les mains indélicates, au trottoir le plus sécure, aux frontières subtiles qui délimient les quartiers qui "craignent" : peu de crainte, pas de sous-bassement agressif ... sacrée différence !

Et puis il y a la proximité quotidienne entre âges, races, milieux sociaux, silhouettes, dégaines. Pas sûr que le mélange soit effectif, mais la cohabitation elle est bien réelle.
Mais ça se sera pour un prochain billet quand j'aurai plus navigué !

Aujourd'hui premier item sur les musées.
Pour le moment, premières visites au MOMA et au MET (metropolitan museum of NY).
Ces deux musées sont clairs, la circulation est fluide, les oeuvres accessibles et ... les gardiens de musées sont sympas, plaisantent, l'achat des billets et les vestiaires sont tout aussi accueillants et courtois: bien loin des gardiens du temple chaffouins de nos "institutions" !
Les cartes de membres donnant droit à des entrées illimitées, des reduc à la boutique (shop shop), des conférences et tout le toutim sont à des tarifs accessibles (50 - 70 $) et déductibles des impôts car assimilées à une donation.
Donc je suis maintenant membre du Met (ça plus les pattes d'ours : la transmutation commence !).
Côté émotions: une très belle expo d'une artiste sud africaine que je ne connaissait pas du tout Marlène DUMAS. Une belle claque ! Son univers est traité avec délicatesse, beaucoup de force dans les attitudes, des thèmes extrèmes. Superbe! Juste dérangeant ce qu'il faut pour être touché et trouver sa raisonnance.
Au Met, cela a été des retrouvailles avec VAN GOGH (la berceuse, très proche d'un Matisse).
En moderne, Clifford STILL, Robert Motherwell. Et puis MODIGLIANI toujours, GIACOMETTI, encore, Chaim SOUTINE et VLAMYNCK.
Et en continuant la balade, tout "récepteur" dehors, les antennes en émoi, la respiration calme, hors pesanteur : les arts premiers et une figure de femme Tetepeku de nouvelle Guinée. C'est une statue de pied, debout, avec des jambes très élancées et ouvertes, qui était placée en haut des portes de passages pour symboliser la renaissance pendant les cérémonies initiatiques.
Plus loin, secteur grec, une tête en marbre de cyclade de 2700 avant JC qui répond comme une cousine au BRANCUSI admiré quelques étages plus haut.
Et dernier échos : un Silver Beaker de Troie, 2300 avant JC, qui aurait pu faire partie du service en argent dessiné par Alexandre CALDER. (belle expo également de ses bijous ... et oui: il n'y a pas que des mobiles dans la vie de cet homme).

Et en sortant du MET qui est juste en lisière de central park. Passage devant un groupe de rollers avec une musique "rap techno" de fous. 2 blacks qui dansent comme des dieux, une femme de 65 ans qui s'éclate sur sa chorégraphie à roulettes. Des matchs de soccer. Encore de la musique. Les gens dansent et se parlent. Un vieux vers 70 ans, blouson clouté avec Hulk au dos, casquette type Hell's Angels, qui arrive debou sur son vélo spécial pour faire des figures.
Arrivée à Grand Central, la gare principale de NY. Il faudra que je vous en parle. Une guitariste qui joue jeux inerdits et une vieille dame qui discute avec elle et lui dit qu'elle trouve cela très beau et qu'elle l'admire de jouer aussi bien !

Bref, du plaisir !

jeudi 5 février 2009

Et Une Bonne Année !























Dimanche 1er Février - 13 heures - China Town s'est transformée pour le défilé du nouvel an Chinois. L'ambiance est bon enfant, très gaie! Les pétards claquent, les confettis tombent en rafale au grès de l'explosion des "tubes". La rue est envahie de ballons orange, de dragons, de chars plus ou moins publicitaires, de fanfares et de tambours.

Le soleil s'est invité, le froid s'est excusé, la fête est au rendez-vous.
Un défilé de voitures de collection accompagne le cortège avec ses pin-up, charmantes et heureuses, qu'elles aient été reines de beauté il y a 30 ans, ou plus, ou dans l'année.
Elles sont toutes aussi radieuses de défiler et offrir leur sourire avec générosité.

Les enfants sont habillés, poupées d'un jour, calmes car trop impressionnés,trop engonsés.
Cette fête est complète: couleurs, gaité, chahut, bruits, sourires, musiques - l'éventail est parfait !


Ce sera donc une belle année, foie de boeuf !