Times square est un secteur de démesures: lumières, mouvements, tout est "XXXL" ! Et à toute démesure répond le paradoxe, comme répond le coucou au hibou, les creux aux bosses, et l'adolescent exaspéré à ses parents exaspérants (ou l'inverse).
Donc dans ce quartier d'étourdissements, d'éblouissements et de nuits blanches néonnisées, dans son coeur : un immense magasin de jouets !
J'y entre avec l'air goguenard de ceux qui se sont faits radier des goûters d'enfants et autres baby shower parties.
Passage obligé au très remarquable stand barbie.
Dans ma tête un petit air s'impose "I'm a barbie girl in au barbie world hanhan all in plastic it's fantastic ..." c'était le goupe Aqua...
Et là, je croise un mur de naïades en bikini avec des Ken
bronzés au milieu. L'impression de clonage est assez géniale.
Puis en avançant, une danseuse de french cancan, "ah! Paris, le lido, les petites femmes !" , certainement à l'attention des collectionneuses ayant l'âge légal de fréquenter les cabarets, ou des contributeurs à leur marotte dès lors qu'elle fait 60 de tour de taille et un bon 85 E.
D'ailleurs, un chinois, qui a certainement des amies plangonophiles (fallait le placer!), donc ce chinois reste un bon moment à méditer près d'une vitrine dominée par une barbie "girl". Et tac, voila ma chansonnette qui revient en force "all in plastic, it's fantastic", et le chinois qui se met à reprendre en choeur "come on barbie" avec une voix de stentor.
C'est sûr, là mon amateur de "girl" va nous faire une petite tachycardie. Au pays de la pudibonderie, des poursuites pour harcèlement, et du féminisme revendicatif: 3 bombes! Superwoman, batwoman et black canary!
Il ne faut pas s'étonner alors que parmi les déguisements taille adolescentes pour Halloween, on retrouve l'infirmière, la soubrette ou encore la Bunny. Je vous le disais: les creux répondent aux bosses, le coucou au hibou, et la soubrette à la suffragette.
That's america !
Alors mon esprit s'emmêle, je vois Dora l'exploratrice (!) qui tente de mettre une main au panier des héros de star wars, à la caisse un dinosaure qui soutient un caissier champion d
u monde des poids lourds sa ceinture sur l'ép
aule pour forcer les
règlements Cash, Bob l'éponge qui ne cache pas son enthousiasme à la vue des fesses très moulées de spiderman, et on the top of the reste Superman qui prend des pauses de calendrier des dieux du stades, le ballon en moins !
Je m'agite, je m'égare...
Respiration.
Je descends. Ce magasin a 3 étages. Au rayon des vélos, entre les TT, les fanions et les casques fluos, dans une vitrine, comme un sarcophage de plastique, un uniforme de pompier avec une plaque en mémoire des héros de 11/9.
C'est bon je suis calmée.
J'esquisse à peine un sourire devant un coffret de barbie (et oui encore), avec un joueur de foot americain et sa pompom girl qui dit, et c'est écrit sur la boite, et c'est plus fort que tout
ce que j'aurai pu halluciner :
"my favorite part of the game ? the huddle with barbies". Le huddle c'est quand l'équipe se met en cercle pour s'encourager, se féliciter... huddle c'est aussi un tas.
En sortant, je passe devant un rayon layette avec des bavoirs Evinesques "My first St Patrick's Day" (d'ailleurs ça approche... vers la mi mars !).
Dehors, la nuit est tombée et les néons ruissellent. Cette exhubérance me plait toujours autant.
Je manque éclater de rire devant l'enseigne lumineuse de Reuters faite pour promouvoir la reforestation : quelque part dans le monde un homme est à l'ombre d'un
arbre
...
Dans le quartier dédié tout à la gloire de la lumière, des néons, à tel point que même l'antenne de police et le metro s'y sont mis (c'est d'ailleurs une des rares stations que l'on repère de loin), dans ce territoire du dieu Watt: l'ombre est une bien belle image.
Je vous le dit, le paradoxe répond à l'exubérance, la soubrette à la suffragette, l'ombre au néon, et la prudence à la séduction.
Je reste sous le charme,
J'ai les yeux qui brulent, le rictus qui crampe, mais je reste sous le charme.
L'accueil délicieux, le poulet "paillard" parfait, la Tennent's fraîche comme il faut, et les deux expressos sans reproche sur lesquels j'ai conclu ma journée au pub écossais St Andrews n'y sont pas non plus étrangers. Il faut noter qu'ils déménagent vers le 17 mars, de la 44 à la 46eme rue, et comme l'annonce les petits flyers intelligemment mis sur les tables "the only change we'll be making for our +200 scotisch list is adding more options". 
Eh bien je vérifierai: L'accueil, le poulet, la bière, et la tonique nervosité des mollets des bartenders en tartans.
Je vous le dit, It's fantastic !
Bonjour,
RépondreSupprimerDu fond de notre Provence, en attendant un printemps qui tarde un peu, je vais de temps en temps sur ton blog.
C'est super, rafraichissant surtout ces derniers jours à NY ! Tu nous fais partager ton enthousiasme, bravo et merci pour cette chronique de voyage.
J'adhère totalement à tes commentaires sur le discours d'Obama devant le Congrès. Enfin un message clair d'espoir et d'humanisme nous venant d'outre atlantique. Pouvu que cela dure et ne soit pas rattrapé par la "real politic".
Nous t'embrassons, M & F
The Not Fade Away Gallery(901 Broadway in Union Square)/Expo Beatles & Stones 64/66 par Bob Bonis ("The British are coming!"): à recommander?
RépondreSupprimerSee U soon
RépondreSupprimermerci pour les photos, you're so cut !!
RépondreSupprimerJe commence à être accroc à ce petit rendez vous transatlantique via la toile...
Profite bien, parce qu'ici, les trombines d'usagers de RER dépressifs sont partout.
C'est comme la nuit des morts vivants en moins gore...
Bises
Yvan