Début 2009, Un break new yorkais. Près de 3 mois d'un quotidien différent. A lucky break, indeed! et le retour...........

lundi 2 mars 2009

SNOW DAY !



Aujourd'hui 2 mars, NY s'est réveillé sous la neige. Plus de 20cm sont tombés cette nuit. "Snow day" pour les enfants : pas d'école, les school bus ne sont pas en service.
Par contre, cela n'empêche pas certains professeurs d'envoyer par emails aux parents des leçons à faire ... même en CP !

Le back yard est couvert de neige. La rue est blanche et la maison d'en face a des allures de chalet... Je décide d'aller à Manhattan tout de même: après tout j'ai mes pattes d'ours, un manteau très chaud, un bonnet qui protège les oreilles et une réserve appréciable de Kleenex. Me voici donc partie.

La neige est très épaisse, craque sous des pas pourtant prudents, le vent soulève de la neige qui cingle, les routes sont dégelées et salées... ce qui se traduit par de jolis tas marronnasses à négocier stratégiquement avant de traverser (et une fois sur deux, cela se solde par un sondage pedibus involontaire, mais franc, des tas glacés, et une immersion palmaire dans la nappe fondue et cachée des dits tas).

Je n'ai pas envie d'attendre le bus pour aller au ferry.

Au regard navré des autochtones (c'est d'ailleurs tout ce qu'on en voit: les yeux), j'en déduis que c'est en bonne parisienne que je m'acquitte de ces 10mn de marche "bon train".
J'arrive à la gare des ferries. Après avoir sautillée sur mes pattes d'ours pour virer la neige qui les gaine, et de fait rétabli une circulation sanguine à peu près normale, cerveau compris, je suis moi même convaincue que je suis timbrée.

Le ferry est dans 10mn, je me résous à ma folie, prends le journal et un thé au lait à emporter.

Rien de passionnant dans le journal, c'est la préparation des saisons de sports et une large place est donnée aux transferts de joueurs.

Je tombe par hasard sur une petite annonce d'un couple cherchant un nouveau né à adopter coincée entre un "bon anniversaire" et une récompense pour des boucles d'oreilles ... malaise... je ferme le journal, bois mon thé et regarde la dame verte au passage.


Arrivée à Manhattan, je file direct à central park.
Et là: génial !


Des espaces vides, gstaadtiens comme dirait Johnny, et des enfants privés d'école, qui visiblement se régalent de ces vacances impromptues. Luges par centaines, boules de neige, nez rouges et cris, c'est la grande récrée !

Surréaliste: Je croise un couple de mariés japonais, et sa procession. Venus faire des photos j'imagine pleines de romantisme à central park, ils se retrouvent au milieu des gamins hurlants et de leurs accessoires fluos... très "pop" l'accroc dans leur carte postale si bien préparée!











ET puis, en continuant mon chemin, je retombe à nouveau sur des endroits déserts et feutrés. Croisant même des skieurs qui s'échangent des tuyaux sur les meilleures "pistes".

Mon romantisme à moi ne resiste pas à des mains rougies par le froid et à un petit creux. Il est 15h30 : c'est l'heure du cheese cake ! Je retourne dans un "candy bar" sur lexington avenue dans lequel je suis déjà allée. Je m'installe sur un des tabourets du bar, "A large tea with milk and a piece of cheescake please": et je pars en 1950 !
Je suis juste devant la plaque à griller. Les steacks hachés des hamburgers cuisent et suintent coincés sous un fer, comme un fer à repasser antédiluvien. N'importe quel inspecteur d'hygiène attraperait ici un "scriptateur elbow". Ceci dit: ils n'ont pas l'air mal à l'arrivée ces hamburgers.
Règle 1 à ajouter aux règles de bonnes vacances : penser à ne pas se soucier de la manière dont ils sont faits les hamburgers. Règle 2: les oublier en cas de foie fragile.

Je profite du spectacle. Je profite de mon cheese cake : celui là même grace auquel je suis revenue ici. Je profite tout court.
Une deuxième tasse de thé et je repars totalement réchauffée.

Je descends de la 74eme à la 42eme par lexington. Je prends quelques photos. NY sous la neige ne ralentit pas. Les bus ont des chaînes aux roues, Les flics une épaisseur de plus, les routes sont dégagées et les passants se croisent avec la connivence des héros ordinaires.
Arrivée à grand central, je vais au marché qui est dans la gare et me fais une petite réserve de fromage, du pain, des légumes. Je bifurque vers times square chercher une bricole dans un magasin. Je repasse au carrefour où j'avais croisé 2 G W Bush en promo vendredi dernier. J'en profite pour boucler par le drugstore: céréales, lait, jus d'orange, pop corn.

Je suis chargée, les jambes commencent à être en coton. Je m'engouffre dans le metro. Vamos à SI !

En arrivant, la rue est toujours aussi blanche et ouatée, la maison est très calme. Je me déchausse en rentrant, sans éviter pourtant de créer une petite flaque d'eau. Jay me surprend, il marche dans le noir le bébé dans les bras: elle explose un sourire en me voyant - "so cute" mais pas couchée la puce.
Je range mes courses sur mon étagère dans le placard, et dans mon secteur dans le frigo: c'est aussi ça la coloc. Je monte me changer et descends manger en zappant entre les chaînes commerciales, les feuilletons, les pubs, the silence of the lambs (mais pas top la scène à la morgue sur les lasagnes... Anthony Hopkins mérite bien néanmoins quelques déglutitions difficiles), pretty woman, les pubs, les défilés canins, les ventes de bijoux, les pubs, les experts, un ténor, des pubs, etc etc.


Je range, lave, égoutte. Remonte dans la chambre déjà squattée par Lili le chat mal nommé.


Encore une journée réussie ...
Je me dis que nous ne sommes que lundi. Je repense au WE.

Au fait, samedi, la raclette était excellente et la soirée parfaite. Dimanche matin c'était messe à New Rochelle, dans une eglise baptist. Nous étions avec sandrine les 2 "blancs" de l'assistance. Venue à l'origine pour cette messe gospel, j'ai été plus marquée par l'esprit communautaire de cette paroisse, par la force des prêches et leur prise sur l'actualité.
Quand nous sommes arrivées, ils souhaitaient les anniversaires. Le pasteur a parlé de ceux qui étaient "passés" et qui ne seront plus avec eux dans cette église. D'autres personnes sont intervenues, qui pour remercier de dons, qui pour en demander. Tout cela avec naturel, voir pas mal d'humour.
Les prêches s'adressaient également de façon très directe à l'assistance: illustrés d'exemples personnels tels que son père qui lui filait du "castor" (on pense que c'est l'équivalent de l'huile de foie de morue) quand il avait un rhume, le même père qui coupait les arbres pour les renforcer, ou encore le nombre de personnes, à main levée, qui ont cédé sur la WI à noel.
La crise était aussi très présente, les tentations, les épreuves, la solidarité, l'espoir.
Je me rends compte que retranscrit de cette manière cela parait un peu "crétin" - cela ne l'était pas du tout - certes ces exemples paraissent simplistes, mais ils avaient pour mérite de créer une véritable interactivité entre le pasteur et sa communauté, une écoute, bien loin du ronron de certaines messes "apostoliques et romaines".
Bref, un discours certes très religieux, mais actuel, aidant, accessible et humain.
En partant, une femme derrière moi me salue. Je la salue, lui dit que je suis française, que malheureusement le langage est parfois un obstacle pour moi, mais que je suis sensible à leur foi et à l'esprit de cette communauté, et nous échangeons quelques mots rapides.
"Nous sommes heureux que vous soyiez venues, n'hésitez pas à revenir".
Nous le ferons.

En attendant, il y a aussi jazz, expos, restau ... quel était le discours sur la tentation ?
Je vous tiens au courant du dégel, et d'une éventuelle rédemption !

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